L’Etat, de qui la population attend beaucoup dans le domaine politique mais
aussi dans le domaine économique, doit aussi faire le point sur ses moyens
financiers et ses orientations économiques.
Nul doute que le plan de développement quinquennal et le budget de l’Etat pour
l’année 2011 seront largement modifiés pour intégrer les nouveaux engagements et
les priorités nouvelles.
Les ressources du budget devront être largement revues à la hausse, le pays
doit, à travers sa législation fiscale, trouver des ressources supplémentaires.
Aujourd’hui que le gouvernement qui sortira des urnes aura la légitimité
nécessaire à régler une fois pour toute la question de la fiscalité, cet hydre
qu’aucun gouvernement n’a pu ou n’a voulu régler. Aujourd’hui, la question de la
fraude fiscale, de la non déclaration ou de la minoration des revenus, de
l’inégalité criante devant la fiscalité qui fait qu’un salaire légèrement plus
élevé que le SMIG est soumis à l’impôt sur le revenu par retenue à la source
alors qu’un revenu de plusieurs centaines de milliers de dinars de certains
professionnels ou hommes d’affaires échappent en grande partie au fisc par
minoration des déclarations.
Certaines niches fiscales ou avantages ne doivent plus exister.
L’augmentation de l’impôt sur le revenu des personnes physiques devrait être
envisagée à partir de certaines tranches, ce sera la participation oh combien
dérisoire aujourd’hui au regard de la situation que connaît le pays.
Le lancement d’un emprunt national sur 20 ans pourra être envisagé, avec ou sans
avantage fiscal. Il pourra être ouvert pour les Tunisiens à l’étranger mais pas
aux étrangers pour que personne ne puisse le manipuler ou faire pression sur la
Tunisie.
Les fonds que l’Etat va collecter suite à la vente des biens de la famille de
l’ancien président et des autres affairistes, après les décisions de la justice
ainsi que les fonds que notre gouvernement et nos vaillants juristes ne
manqueront pas de rapatrier en lançant des actions auprès des instances
internationales.
Ces ressources pourraient être complétées par des ressources extérieures si la
situation du pays le permet. En effet, beaucoup d’observateurs mettent en doute
les statistiques gouvernementales publiées et relatives à l’endettement public
et privé de la Tunisie.
Aussi des audits de la situation de la Banque centrale de Tunisie et des
principaux chiffres de la dette publique et privé de la Tunisie s’imposent pour
construire sur du solide et du réel. La population tunisienne est aujourd’hui
prête à connaître la réalité économique aussi difficile qu’elle puisse être.