Les Européens se rapprochent sur un renforcement de leur Fonds de secours

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ésident de la Banque centrale européenne, le 17 janvier 2011 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[18/01/2011 07:11:10] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro ont progressé lundi soir vers un accord visant à augmenter les capacités d’emprunt de leur Fonds de secours financier, afin de rassurer les marchés, mais les modalités exactes restent à définir.

Il y a “un degré très élevé de vues communes” sur le sujet entre les ministres avec de “petites différences mais qui ne sont pas dramatiques”, a déclaré leur chef de file Jean-Claude Juncker, à l’issue d’une réunion à Bruxelles.

Après une semaine de cacophonie sur le sujet en Europe, un accord semble désormais émerger en faveur d’un renforcement de la capacité effective de prêt du Fonds de soutien mis en place en mai suite à la crise de la dette grecque, sans augmenter cependant l’enveloppe globale.

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éenne, le 17 janvier 2011 à Bruxelles (Photo : John Thys)

Le dispositif est doté sur le papier de 440 milliards d’euros de garanties des Etats de la zone euro, complété par des prêts du FMI et de l’Union européenne pour atteindre au total une force de frappe de 750 milliards d’euros.

Mais il ne peut lever effectivement qu’environ 250 milliards, le reste devant être mis de côté du fait de garanties nécessaires pour obtenir des conditions de prêt attractives.

Il s’agirait donc de porter cette capacité de prêt effective à 440 milliards d’euros, via une hausse des garantie apportées par les différents pays ou d’autres moyens.

“Il est évident que la décision prise en mai qui prévoit que les Etats membres (de l’Union monétaire) mettront à disposition 440 milliards d’euros sera maintenue, nous sommes en train de voir les différents instruments que nous pouvons actionner pour y parvenir”, a indiqué M. Juncker.

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ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso, le 12 janvier 2011 à Bruxelles (Photo : John Thys)

“Nous avons pris des engagements en mai, ces engagements seront respectés” et “la stabilité de la zone euro sera assurée, tout sera fait pour y parvenir y compris la mise à disposition des moyens que nous avions promis”, a-t-il ajouté, sans vouloir entrer dans le détail.

Les six pays de la zone euro jouissant de la meilleure réputation auprès des investisseurs pour emprunter sur les marchés, grâce à une notation triple A par les agences financières (France, Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Finlande et Autriche), se sont réunis séparément lundi à Bruxelles pour en discuter.

Il y a “les contours d’un consensus de principe” entre eux pour “maximiser l’efficacité” du Fonds de secours dans le cadre d’un “accord complet” portant aussi sur le renforcement de la discipline budgétaire des Etats et des engagements à réformer leurs économies, a souligné une source diplomatique européenne à l’issue de la rencontre.

Toutefois, un renforcement de la capacité d’emprunts du dispositif devrait très certainement passer pour ces pays les mieux notés par un effort supérieur à celui demandé aux autres, selon une autre source diplomatique.

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é de la zone euro avec les prévisions de la Commission européenne pour leur PIB, dette et déficit publics en 2010 et 2011 (Photo : Jochen Gebauer)

En revanche, l’Allemagne s’est opposée à toute augmentation du montant du Fonds au-delà de 440 milliards d’euros. “Il ne s’agit pas d’élargissement ou d’augmentation”, a encore souligné lundi M. Schäuble.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a demandé qu’une décision soit prise début février au plus tard, sur le renforcement de la capacité du Fonds et sur l’élargissement de sa palette d’outils. Il pourrait par exemple être autorisé à racheter de la dette publique sur les marchés.

L’Allemagne préfèrerait que les décisions sur ce sujet interviennent seulement en mars.

M. Juncker est resté évasif sur l’échéance. “Je ne veux pas m’enfermer dans des dates”, a-t-il dit, en laissant entendre que le sommet suivant de mars était aussi une possibilité. Mais “il y a une certaine urgence pour terminer nos travaux” au cours des “jours et semaines à venir”, a-t-il ajouté.