Bonus : Bruxelles appelle les banques à la modération

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éen chargé des services financiers, Michel Barnier, le 18 janvier 2011 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[18/01/2011 13:12:10] BRUXELLES (AFP) Le commissaire européen chargé des services financiers, le Français Michel Barnier, a appelé mardi le secteur bancaire à faire preuve de modération et de responsabilité dans le versement des bonus 2010 sur le point de commencer.

“Les banques doivent agir de manière responsable et modérée”, a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion à Bruxelles des ministres européens des Finances.

“Dans la situation actuelle dans laquelle on demande beaucoup d’efforts à beaucoup de gens, les banques ont un devoir de responsabilité, de morale et d’éthique aussi”, a-t-il souligné.

“La société est inquiète” et “souffre”, a insisté le commissaire, pour qui “les banques européennes seraient bien inspirées de ne pas oublier qu’elles font partie de l’économie et qu’elles font partie de la société”.

“Leur première priorité en ce moment c’est à coup sûr de se renforcer et de renforcer leur solidité”, a poursuivi Michel Barnier, en référence aux nouvelles exigences de fonds propres imposées aux établissements financiers depuis la crise.

Il a prévenu qu’il “veillerait de manière extrêmement rigoureuse à la bonne application des règles” mises en place en Europe et examinerait “si cela suffit”.

Son appel intervient alors que les grandes banques s’apprêtent à dévoiler les bonus qu’elles entendent verser au titre de l’année 2010.

Au Royaume-Uni notamment, l’opposition a accusé la semaine dernière le Premier ministre David Cameron de renier ses engagements et de s’être résolu à laisser les banquiers encaisser les bonus de leur choix. L’intéressé a assuré au contraire que ces bonus seraient bien “abaissés” cette année.

Les bonus jugés mirobolants que les banques versaient à leurs dirigeants et traders vedettes suscitent d’importantes polémiques depuis le début de la crise financière.

Des mesures ont été prises en Europe pour tenter de les encadrer et la France, qui assure la présidence du G20 des grands pays industrialisés et émergents, plaide pour une limitation de ces rémunérations au niveau mondial.