Musique : les producteurs indépendants veulent débattre de mesures de soutien

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éléchargement de musique, le 10 juin 2009 à Paris (Photo : Loic Venance)

[18/01/2011 13:57:45] PARIS (AFP) L’Union des Producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) appelle le gouvernement à “ouvrir une session de rattrapage en 2011” concernant les mesures de soutien au secteur de la musique en crise, mardi lors d’une conférence de presse.

“Le gouvernement a fait deux choses en 2010 – la mise en oeuvre d’Hadopi et de la carte musique – qui n’ont pas produit un résultat à même d’influer sur l’évolution du marché”, a estimé le président de l’UPFI, Stephan Bourdoiseau.

Selon les dernières tendances du marché, les ventes de gros de musique devraient avoir reculé de six à huit pour cent en 2010 pour la huitième année consécutive. Les chiffres officiels doivent être rendus publics la semaine prochaine au Marché international du Disque et de l’Edition musicale de Cannes.

“S’il y a eu un effet psychologique fort d’Hadopi, cela ne s’est pas vu sur le chiffre d’affaires du secteur”, a relevé Stephan Bourdoiseau, notant que l’évolution du téléchargement légal en France en 2010 avait été comparable à celle observée dans les autres pays européens.

Le dispositif de réponse graduée n’ayant été mis en place que fin 2010, “il ne serait pas sérieux de faire le bilan de son efficacité avant la fin 2011”, a-t-il ajouté.

“Sans remettre en cause l’intérêt du principe”, le président de l’UPFI a par ailleurs estimé que le lancement de la carte musique pour les jeunes n’était “pas un succès”. “L’objectif du gouvernement est d’essayer d’atteindre 50.000 cartes vendues à la fin janvier, alors que l’objectif initial était d’en vendre un million sur un an”, a-t-il noté.

Qualifiant ces deux mesures de “projets de recherche et développement”, M. Bourdoiseau a appelé le gouvernement à “ouvrir une session de rattrapage en 2011”, concernant des mesures “concrètes” de soutien au secteur.

Il a rappelé que ces mesures faisaient partie des engagements pris par l’Etat dans la charte pour le développement de la musique en ligne issue de la médiation Hoog, signée lundi par les acteurs de la filière et le ministère de la Culture.

Il a cité l’adaptation du crédit d’impôt à la production phonographique, qui a fait l’objet à deux reprises en 2010 d’arbitrages négatifs, ainsi que le renforcement du fonds d’avances aux industries musicales.

M. Bourdoiseau a également souhaité l’ouverture rapide du chantier de la création d’un Centre national de la musique, comparable au Centre national du Cinéma.