Présidence de la BCE : trop tôt pour en parler, selon Berlin et Paris

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ésident de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, le 17 janvier 2011 à Bruxelles (Photo : John Thys)

[18/01/2011 15:22:09] BRUXELLES (AFP) Les gouvernements allemand et français ont estimé mardi qu’il était trop tôt et risqué, avec la crise persistante en zone euro, pour se prononcer sur la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), qui doit être décidée dans les prochains mois.

“On est encore dans le coeur de la crise”, a déclaré à l’AFP le ministre français des Affaires européennes Laurent Wauquiez, en marge d’une session du Parlement européen à Strasbourg.

Il est “trop tôt pour commencer à évoquer les successeurs” du Français, a-t-il ajouté, et “on a besoin d’un mandat de Trichet exercé avec fermeté et solidité jusqu’au bout”.

A Bruxelles, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a tenu des propos similaires.

“Nous n’avons pas à présent l’intention d’engager ou de participer à un débat sur la succession de M. Trichet”, a-t-il dit aux journalistes à l’occasion d’une réunion avec ses homologues de l’UE.

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éunion à Berlin le 25 novembre 2010 (Photo : John Macdougall)

“Il n’y a aucune nécessité” de le faire “et en outre il est de notre plus grand intérêt que le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, ne soit pas affaibli par un tel débat”, a-t-il ajouté.

Toutefois, en coulisse les discussions vont déjà bon train.

Selon l’édition en ligne du quotidien allemand Bild Zeitung, la chancelière Angela Merkel s’est décidée à faire campagne pour l’Allemand Axel Weber, président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, malgré les réserves qu’il suscite dans d’autres pays, en France notamment.

D’après le journal, Mme Merkel espère rassurer ses électeurs en plaçant un compatriote connu pour son orthodoxie budgétaire et monétaire à la tête de la BCE, alors que son opinion se plaint de devoir mettre la main au portefeuille pour éponger les dettes des pays européens.

Mme Merkel souhaite convaincre les dirigeants européens, qui désignent le président de la BCE, lors d’un sommet fin mars. Le mandat actuel de M. Trichet arrive à échéance en novembre.

Longtemps favori, M. Weber a vu son étoile pâlir après avoir ouvertement critiqué l’aide qu’apporte la BCE face à la crise financière sous forme de rachat de dette publique des pays les plus fragiles détenue par les banques.

L’un des principaux concurrents de M. Weber est l’Italien Mario Draghi, déjà membre du directoire de la BCE.