Une grosse épée de Damoclès sur l’économie tunisienne?!

Par : Tallel

democratie_tunisie-18012011.jpgDepuis
son indépendance en 1956, la Tunisie n’a jamais connu la démocratie. Nous avons
donc attendu plus de 50 ans pour la voir pointer à l’horizon, aujourd’hui. Mieux
vaut tard que jamais, diront les optimistes.

On vient de nous annoncer un gouvernement d’union nationale qui, par définition,
est formé de plusieurs personnalités issues de toutes les sensibilités,
économiques, sociales et politiques du pays. Bien entendu, au vu de sa
composition ce gouvernement ne satisfait pas tout le monde. Mais même dans la
Grèce antique, même après la Révolution française de 1789, aucun gouvernement
n’a jamais satisfait tout le monde.

Déjà, on entend ici et là des voix qui commencent à s’élever contre le maintien
ou le retour de certains ministres ayant servi dans les différents gouvernements
de Ben Ali. On parle même de “confiscation du pouvoir“, ou “d’une mascarade“.

Cependant, il faudrait qu’on comprenne que la Tunisie a besoin d’abord de
rétablir le calme dans le pays. Ensuite, tout le monde sait qu’on a besoin de
nos partenaires étrangers pour redémarrer nos activités économiques et
reconstruire notre pays. Ceci étant, nos partenaires économiques ont besoin que
la Tunisie leur présente des personnalités crédibles. Ce qui expliquerait sans
doute le maintien de certaines anciennes personnalités, et le retour d’autres.
C’est le cas notamment de Mohamed Ghannouchi, Nouri Jouini, Afif Chelbi, Kamel
Morjane, par exemple, mais aussi du retour de Mohamed Jegham et Mustapha Kamel
Nabli, nommé à la Banque centrale (ces deux derniers ayant osé dire non au
président Ben Ali).

D’ailleurs, il est curieux de constater que certains ont une vue étriquée de la
vie. Est-ce qu’on peut dire que tous ceux et celles qui ont travaillé au sein du
régime Ben Ali étaient corrompus? Certaines couches sociales, des quartiers, des
villes même présentent aujourd’hui un visage qui rompt avec celui qu’ils avaient
il y a 15 ou 20 ans en arrière. Ne tombons donc pas dans la démagogie, dans
cette façon de rejeter tout sans pour autant pouvoir proposer quelque chose de
solide et crédible…

N’oublions pas non plus que ce gouvernement est là pour une période très courte,
le temps de remettre le pays au travail et surtout d’organiser les élections
législatives et présidentielle, dans 6 mois comme vient de le souligner le
Premier ministre.

En clair, on a attendu plus de 5 décennies, pourquoi ne pas patienter quelques
mois encore, le temps de mettre sur les rails des institutions à même de nous
mettre à l’abri d’éventuels dérapages qu’on a connus?

Alors, certes nous devons exprimer nos opinions –maintenant que nous en avons la
possibilité-, mais nous devons savoir aussi que la priorité des priorités doit
être la reconstruction du pays. D’ailleurs, Mohamed Bouazizi et toutes les
victimes des manifestations voulaient
de la justice sociale et économique, or on ne partage pas si
l’on n’a rien à partager. Autant dire que, aujourd’hui, il existe une grosse
épée de Damoclès qui menace l’économie tunisienne, et par ricochet nous menace
tous. Alors, soyons conscients et agissons la main dans la main pour édifier une
Tunisie plus forte, plus active et plus solidaire que jamais.