Khodorkovski : mauvais pour les investissements , selon un conseiller du Kremlin

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énoncé du verdict le 30 décembre 2010 au tribunal de Moscou (Photo : Dmitry Kostyukov)

[19/01/2011 09:49:54] MOSCOU (AFP) Le conseiller économique du Kremlin Arkadi Dvorkovitch a estimé que le climat d’investissement en Russie allait pâtir de la deuxième condamnation de l’ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski en Russie, dans une interview publiée mercredi par le site internet Gazeta.ru.

“Je pense qu’au moins une partie importante de la communauté internationale va se poser de sérieuses questions et que les craintes sur les risques de travailler en Russie vont augmenter”.

Alors que le gratin mondial des affaires et de la politique doit se réunir la semaine prochaine au Forum économique de Davos (Suisse), “nous allons très rapidement (…) voir que l’on va poser ces questions à tous les membres de la délégation russe, et on verra quel est le sentiment des investisseurs”, a-t-il ajouté.

Le président russe Dmitri Medvedev doit prononcer le discours d’ouverture du Forum le 26 janvier.

M. Khodorkovski et son principal associé Platon Lebedev, détenus depuis 2003 et qui purgeaient une peine de huit ans pour escroquerie et évasion fiscale, ont vu fin décembre leur emprisonnement prolongé jusqu’en 2017.

Ce deuxième procès a été considéré par de nombreux observateurs comme la suite d’un règlement de comptes politique contre un homme d’affaires qui avait tenu tête à Vladimir Poutine lorsqu’il était président.

Le jugement a été critiqué par de nombreuses capitales occidentales, notamment Washington, qui ont estimé qu’il portait atteinte aux principes de l’Etat de droit et à l’ambition affichée de modernisation de la Russie.

M. Dvorkovitch avait déjà émis des doutes sur le bien-fondé des accusations contre M. Khodorkovski, juste avant l’énoncé du jugement.

Mercredi, il a toutefois insisté sur le fait que la décision du tribunal n’était pas irréversible. “Les procédures ne sont pas toutes épuisées, il va y avoir un appel, ça va être examiné dans d’autres instances”, a-t-il dit.

“Toutes les promesses(…) sur une ère de justice qui s’ouvrira peut-être dans les instances supérieures, tout ça c’est de l’hypocrisie”, a réagi Vadim Kliouvgant, l’un des avocats de l’ex-oligarque, cité par l’agence Interfax.

La controverse autour de M. Khodorkovski et son entreprise défunte, Ioukos, a été ravivée avec la signature vendredi d’un accord entre le géant britannique BP et le groupe Rosneft, contrôlé par l’Etat russe, pour exploiter des gisements d’hydrocarbures dans l’Arctique.

Rosneft, aujourd’hui premier pétrolier en Russie, est parvenu à cette position en rachetant des actifs de Ioukos, alors en liquidation judiciaire, notamment lors d’appels d’offre particulièrement opaques.