à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou) |
[20/01/2011 09:56:14] MADRID (AFP) L’Ouzbékistan est “l’un des meilleurs endroits au monde pour pratiquer le héli-ski”, les montagnes au Pakistan sont “plus belles qu’en Suisse”, l’été au Koweït, le temps est “comme au paradis”: pour les destinations encore méconnues, tout est bon pour attirer les touristes.
Au 31e salon international du tourisme qui se tient à Madrid jusqu’à dimanche, chacun des 166 pays représentés rivalise pour séduire les quelque 200.000 visiteurs attendus, professionnels et grand public.
Le Pakistan participe pour la première fois, via la compagnie aérienne Pakistan International Airlines (PIA): “nous sommes là pour promouvoir notre nouvelle liaison Barcelone-Chicago”, deux villes à forte communauté pakistanaise, explique Saleem Ullah Shahani, chargé de l’Espagne chez PIA.
Mais “nous voulions aussi montrer que le Pakistan existe toujours pour le tourisme, même si la situation est compliquée en ce moment” avec les “problèmes de sécurité”, dit-il pudiquement.
“Avant 2009 nous emmenions beaucoup de touristes au Pakistan pour aller dans les montagnes, qui sont plus belles qu’en Suisse, maintenant il y a encore des touristes mais très peu”, raconte-t-il.
Place désormais au “tourisme d’affaires”: “le mois prochain nous organisons un voyage pour (la chaîne espagnole de magasins) El Corte Ingles” après avoir fait de même pour la marque de vêtements Zara, intéressée par la production à bas coûts de vêtements et chaussures.
A l’inverse, la Zambie, nichée au sud-ouest de la touristique Tanzanie, mise sur son image de “pays amical et paisible, qui n’a jamais été en guerre”, indique Donald Pelekamoyo, responsable marketing de l’office du tourisme.
“Le facteur qui vraiment nous distingue, c’est notre côté réel, authentique, sans exploitation commerciale de la nature”, assure-t-il, rappelant l’atout numéro un de ce pays de 11,5 millions d’habitants, visité par 800.000 personnes en 2009: les chutes Victoria, partagées avec le Zimbabwe.
Pour le Koweït, miser sur le patrimoine naturel implique d’abord de tuer un cliché: “tout le monde nous connaît comme le pays du pétrole, nous essayons de changer cette idée”, témoigne Ali Abdullah Al-Baghli, sous-secrétaire d’Etat au Tourisme.
“Nous avons les plus beaux déserts au monde, un ciel dégagé, une très belle côte avec des plages de sable, et même s’il fait plus de 50 degrés en juillet et août, c’est de la chaleur sèche, c’est comme au paradis”, souligne-t-il.
Certes “les boissons (alcoolisées) sont interdites dans les cafés et restaurants” mais “nous ne sommes pas un pays de religion très stricte, il y a beaucoup de divertissements”.
700.000 touristes par an, ce n’est pas assez, juge le Koweït, qui a lancé un plan sur 15 ans pour attirer les familles mais aussi “redevenir le centre financier et d’affaires de la région, comme nous étions avant l’occupation” par l’Irak, explique Tareq Al-Banai, représentant de l’ambassade en Espagne.
Autre courtisan des touristes: l’Ouzbékistan, qui reçoit 1,3 million de visiteurs annuels pour 28 millions d’habitants. “Nous voulons avoir 28 millions de touristes!”, clame Rustam Mirzaev, président de l’office national du tourisme.
“Nous avons des atouts très importants mais nous ne les avons pas mis en avant”, regrette-t-il, évoquant les “quatre villes classées au patrimoine mondial de l’Unesco” et le “héli-ski” (où les skieurs sont déposés en haut des montagnes par hélicoptère), l’Ouzbékistan étant selon la brochure officielle “l’un des meilleurs endroits au monde” pour le pratiquer.
Son plan: offrir quatre fois par an des voyages tous frais payés aux journalistes et tour-opérateurs. L’opération, tout juste lancée, durera dix ans.