Paris hippiques en ligne : l’Autorité de la concurrence s’en mêle

[20/01/2011 15:40:44] PARIS (AFP)

L’Autorité de la concurrence a recommandé jeudi des mesures pour éviter “toute distorsion” dans la concurrence des paris en ligne, particulièrement hippiques, et incite le PMU à la “séparation juridique et fonctionnelle” de ses activités en points de vente et sur internet.

Début septembre 2010, l’autorité s’était saisie du secteur des jeux en ligne (paris sportifs et hippiques et poker), autorisés en France depuis le mois de juin, afin d’étudier d’éventuelles “distorsions de la concurrence” dans l’organisation de ces jeux.

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à Hambourg en Allemagne (Photo : Philipp Guelland)

Dans un avis de 57 pages, cet autorité indépendante, relève que “si une réelle concurrence semble émerger entre les opérateurs de paris sportifs et de jeux de cercle en ligne”, la situation “soulève davantage de préoccupations s’agissant des paris hippiques”.

Actuellement, fait-elle remarquer, le PMU détient quelque 80% du marché des paris hippiques en ligne en France. L’autorité recommande donc un accès des autres opérateurs aux données (programme des courses, montes et partants, ordre d’arrivée …) “dans des conditions transparentes et non discriminatoires”.

Elle recommande par ailleurs la “séparation juridique et fonctionnelle des activités exercées en monopoles et des activités exercées sur le marché concurrentiel”, une remarque qui vise particulièrement le PMU puisque la Française des Jeux a déjà séparé ses activités de paris sportifs dans ses points de vente et en ligne sous deux marques différentes.

Enfin, l’Autorité de la concurrence relève “un risque de distorsion de la concurrence” lié à l’avantage concurrentiel détenu par le PMU du fait de l’importance de la masse des enjeux qu’il collecte, notamment dans ses 11.000 points de vente. Cette masse lui permet en effet de “distribuer aux gagnants de paris complexes (type Quinté dans l’ordre), une rémunération plus élevée que celle qui peut être proposée” par les autres opérateurs.

Elle suggère la mise en place de mécanismes d’abondements des gains qui pourraient être reportés d’une course sur l’autre, permettant aux autres opérateurs de proposer des paris susceptibles de concurrencer efficacement le pari Quinté+ proposé par le PMU. Elle invite donc le “législateur à procéder à une clarification de la législation applicable sur ce point”.

D’autre part, l’Autorité de la concurrence préconise une “régulation a priori” du prix du droit au pari que les opérateurs de paris sportifs en ligne doivent acquitter auprès des organisateurs de compétitions qui servent de base à ces paris.

Pour l’Autorité, “un prix du droit au pari trop élevé est susceptible de peser sur la viabilité économique des opérateurs de paris sportifs en ligne et, dès lors, de constituer une barrière trop importante à leur entrée sur le marché”.

Elle estime qu’il conviendrait que ce prix fasse “l’objet d’une régulation a priori, ou d’un mécanisme de règlement des différends” confié à l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel).

Ouvert le 8 juin, le marché des jeux en ligne compte 35 opérateurs. L’Arjel a délivré 48 agréments (25 pour le poker, 15 pour les paris sportifs et 8 pour les paris hippiques).