épart de la gare Saint-Lazare à Paris, le 14 mars 2010 (Photo : Joel Saget) |
[20/01/2011 16:59:38] PARIS (AFP) Confrontée à la grogne de nombreux usagers las des retards à répétition, la SNCF a dévoilé jeudi un plan d’urgence pour ses douze lignes les plus “malades”, qui vont des RER A et D en Ile-de-France au TGV Paris-Tours en passant par Nîmes-Perpignan et tous les trains de nuit.
On attendait le président de la SNCF, Guillaume Pepy, au tournant, après la multiplication des couacs sur le réseau ces dernières semaines : il a répondu par ce plan ambitionnant de soigner douze “lignes malades, saturées ou à problèmes”, dont les trains sont particulièrement irréguliers.
Qualifiés plus volontiers de “lignes sensibles” ou “fragiles” par la compagnie, ces axes bénéficieront de plans d’actions particuliers élaborés à partir du mois de mars qui, assure-t-elle, “permettront une amélioration continue de la qualité de service”.
La SNCF va procéder d’ici l’été à des audits de ces lignes, qui déboucheront sur des propositions soumises à l’ensemble des acteurs concernés, a expliqué à l’AFP Jean-Pierre Farandou, le directeur général de SNCF Proximités, chargé du dossier.
Ces acteurs seront amenés, le cas échéant, à mettre la main à la poche : l’Etat pour les trains Corail, les régions pour les TER, Réseau ferré de France (RFF) pour les infrastructures… La SNCF, qui s’apprête à augmenter ses tarifs de 2 à 3%, veut aussi associer les clients, les associations et les cheminots.
La SNCF “s’engage aux côtés de ses partenaires à améliorer de manière progressive, durable et significative la qualité de service et la régularité sur les douze lignes”, a-t-elle souligné jeudi.
Elle promet également d'”améliorer la satisfaction des clients sur la régularité des trains et l’information en situation perturbée”, avec des résultats notables dans les deux ans.
Pour chaque ligne, un “responsable consommateurs” se consacrera au dialogue avec les voyageurs.
Renouer ce dialogue apparaît d’autant plus crucial qu’ils se rebiffent de plus en plus, traînant la SNCF au tribunal ou refusant de présenter leur titre de transport au contrôleur pour protester contre les retards à répétition.
ésident de la SNCF, Guillaume Pépy, le 14 janvier 2011 à Marseille (Photo : Gerard Julien) |
Les 12 lignes “à soigner” sont le RER A, le RER D et la ligne N (Paris-Rambouillet, Paris-Plaisir-Mantes et Dreux) en Ile-de-France, les TER de l’étoile de Lyon (Lyon-Ambérieu, Lyon-Grenoble, Lyon-Dijon), Paris-Chartres-Le Mans, Nîmes-Perpignan, Paris-Clermont, Paris-Orléans-Tours, Paris-Caen-Cherbourg, Paris-Amiens, les trains de nuit Lunéa et le TGV entre Paris, Le Mans et Tours.
“Ces douze lignes viennent s’ajouter aux plans déjà lancés” ailleurs, fait valoir Jean-Pierre Farandou, citant les programmes d’amélioration de la situation pour les TER de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Paris-Beauvais, Paris-Granville ou le RER B. “Et au travail de fond, parce qu’il ne faut pas croire qu’on n’agit pas sur la régularité sur toutes les lignes”, souligne-t-il.
Pour l’instant, il n’est pas encore question d’argent, même si M. Pepy avait pu évoquer il y a quelques jours des investissements nécessaires allant jusqu’à “plusieurs millions d’euros”.
“Il est prématuré à ce stade de parler de financement. On a d’abord besoin de finaliser les diagnostics”, a noté M. Farandou. Il faut voir si les problèmes viennent de l’état des infrastructures, du matériel, d’une mauvaise organisation de la circulation des trains. Ou de tout à la fois.
En ce qui concerne l’état des voies, RFF s’est dit “tout à fait solidaire pour la partie qui (le) concerne”, un porte-parole rappelant que l’infrastructure est responsable du quart des irrégularités.
Il reste donc à la SNCF à s’attaquer aux trois autres quarts, qui sont de sa responsabilité directe.