Un smartphone (Photo : Loic Venance) |
[21/01/2011 07:15:54] PARIS (AFP) Ordinateurs, smartphones, ipods, la radio s’écoute aujourd’hui en direct via internet. Ce phénomène qui n’en est qu’à ses prémices est porté par les jeunes et favorise plutôt les stations musicales, au risque de reléguer au grenier le bon vieux transistor.
Difficile de quantifier l’audience de ces nouveaux modes de “consommation”. Chez Médiamétrie, le spécialiste en la matière, on rappelle que la radio est écoutée sur un poste, chaque jour, par près de 43 millions de Français. Trois millions de personnes l’écoutent sur d’autres supports.
“Comme pour toutes les pratiques récentes, ce sont les plus jeunes qui sont les premiers équipés”, explique à l’AFP Julie Terrade, directrice d’étude et de clientèle au département radio de Médiamétrie.
Deux supports ont leur faveur pour écouter la radio, l’ordinateur et le téléphone mobile avec la vogue des smartphones qui permettent de télécharger des applications. Ces dernières se multiplient depuis quelques mois.
“C’est un univers naissant où les jeunes sont en première ligne”, confirme Jean-Charles Verhaeghe, consultant de l’agence My Conseils. Une radio musicale comme Fun Radio génère déjà 13% de son audience sur les nouveaux médias internet, souligne-t-il.
“A un moment donné le modèle Deezer (plateforme d’écoute de musique en direct, ndlr) a épouvanté le monde des opérateurs et de la radio”, note le spécialiste.
Mais certaines radios sont allées à la rencontre de ce public jeune en créant des sites spécifiques. “C’est la bonne surprise: le modèle radio n’est pas mort et l’on vient chercher sur ce type de plateforme une expertise en terme de programmation musicale d’une marque”, analyse M. Verhaeghe. D’où le succès de Fun Radio et de NRJ. Car NRJ se décline non seulement en radio “live” mais en NRJ Rock, NRJ R’n’B, NRJ Lounge, etc. pour satisfaire tous les goûts.
De son côté, Fun Radio s’apprête à lancer en février une nouvelle plateforme playfun.fr, sorte de mixe entre la web radio et un site d’écoute à la demande de style Deezer, permettant à chaque auditeur de construire sa play liste sur différents registres.
“La nouveauté arrive à travers les réseaux sociaux”, renchérit François Lienart, un des directeurs de Yacast. Et d’imaginer un groupe de copains se retrouvant sur un réseau social avec en commun un goût pour le rock alternatif. “Ils vont piocher dans différentes bases de données musicales différentes RFM, Skyrock ou NRJ, pour fabriquer des flux musicaux qui seront communautaires mais dans lesquels on aura perdu la logique de marque”, dit-il.
“Il y a six mois encore les pages Facebook de Fun Radio ou de NRJ comptaient quelques milliers de fans ou d’amis. Fun Radio en a aujourd’hui un million sur Twitter et Facebook”, ajoute M. Verhaeghe.
Ecouter la radio via internet serait donc réservé aux stations musicales ? Pour le spécialiste, “il n’est pas exclu que les autres radios puissent tirer profit du phénomène car ça rend possible l’audience d’une radio qu’on ne capterait pas chez soi”.
Il cite en exemple Radio Classique qui ne dispose pas d’émetteurs pour couvrir toute la France. “C’est une marque qui devient de plus en plus forte. Au fil du temps elle va pouvoir générer une audience y compris dans des secteurs où elle n’est pas reçue comme à Strasbourg”.
“On va consommer de la musique, mais est-ce qu’on pourra encore l’appeler de la radio ?”, s’interroge pour sa part François Lienart.