«Une nébuleuse», c’est ainsi qu’un haut responsable de la Banque centrale de
Tunisie a qualifié les avoirs, les biens, les placements, les prêts et les
acquisitions de la famille de l’ancien président tunisien. Deux commissions ont
d’ores et déjà été mises sur pied pour faire l’inventaire des prêts accordés
(avec ou sans garanties), les participations et titres acquis de manière
illégale confisqués ou pris de manière abusive par «l’ancienne famille royale».
Selon ce même responsable, «les ramifications sont d’une telle complexité qu’il
va falloir un peu de temps avant d’en déterminer les tenants et les aboutissants
et de pouvoir y voir clair».
Mais pour l’instant, Mustapha Kamel Ennabli, nouveau gouverneur de la Banque
centrale de Tunisie, a tenu à assurer, à l’occasion de la première conférence de
presse organisée depuis sa prise de fonction, que tout sera entrepris pour le
retour à la normale du marché monétaire et financier, y compris l’injection de
quantités nécessaires de liquidités pour permettre aux banques de financer le
circuit économique.
Quand aux informations véhiculées par des médias étrangers et internationaux
concernant l’appropriation, par la femme du président déchu, d’une tonne et demi
d’or de la réserve de la Banque centrale, elle a été formellement démentie par
le gouverneur: «Nous avons désigné deux équipes, une formée d’auditeurs internes
et une autre de commissaires aux comptes externes qui ont compté les lingots
d’or et les ont pesés au gramme près, ils ont certifié la disponibilité de près
de 5,3 tonnes d’or dans la réserve de la Bbanque mondiale. Un email de
confirmation en provenance de Londres a authentifié la disponibilité de l’autre
quantité à la réserve de la Banque de Londres et qui s’élève à une tonne et
demi». La seule quantité manquante à la BCT est de l’ordre de 23 kg d’or qui ont
servi à la fabrication de médailles décernées à l’occasion du 7 novembre.
Par ailleurs, des administrateurs ont été désignés pour gérer les affaires
courantes de la Banque de Tunisie et de la Banque Zitouna, à savoir Habib Ben
Saad et Slaheddine Kanoun, respectivement, en attendant que les autorités
compétentes se prononcent sur les cas de ces deux banques.
Quant aux notations émises par trois agences de notation à propos de la Tunisie,
elles ont été considérées comme étant injustes et injustifiées par Mustapha
Kamel Ennabli. «Nous estimons que cette révolution ne menace en rien le statut
de la Tunisie sur le plan sécuritaire ou sa solvabilité. Ceci étant, nous allons
être mis sous surveillance pendant 6 mois et nous pourrons redresser la barre».
Enfin, on nous indique que la Tunisie possède des réserves en devises qui
s’élèvent à 12,6 milliards de dollars, ce qui lui permet de respecter les
échéances de remboursement de ses dettes. D’autre part, il n’est plus question
de sortir à l’international pour lever des fonds tout comme la fusion entre la
BH et la STB n’est plus d’actualité.