Côte d’Ivoire : Ouattara ordonne l’arrêt des exportations de cacao et café

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Abidjan (Photo : Issouf Sanogo)

[24/01/2011 08:31:03] ABIDJAN (AFP) Le gouvernement d’Alassane Ouattara, l’un des deux présidents proclamés de Côte d’Ivoire, premier producteur et exportateur mondial de cacao, “informe les opérateurs économiques de l’arrêt immédiat de toute exportation de café et de cacao”, à compter de ce lundi jusqu’au 23 février, indique-t-il dans un communiqué.

“Le gouvernement rappelle que les contrevenants à cette mesure seront considérés comme finançant les activités de l’administration illégitime de Monsieur Laurent Gbagbo et s’exposent à des sanctions internationales, sans préjudice des poursuites pénales des juridictions nationales”, poursuit le communiqué signé du Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro.

“Sont exclues uniquement de cette mesure les quantités dont les droits ont déjà été perçus avant le 24 janvier 2010”, et “la commercialisation intérieure du café et du cacao est autorisée”, est-il ajouté.

La Côte d’Ivoire est 12e producteur mondial de café et 3e en Afrique, derrière l’Ethiopie et l’Ouganda.

Le café et le cacao représentent 40% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire et environ 20% de son PIB (sources officielles).

Le port de San Pedro (sud-ouest), est le premier port d’exportation de cacao au monde.

La Côte d’Ivoire est plongée dans une grave crise politique depuis la présidentielle du 28 novembre, M. Ouattara et le chef d’Etat sortant Laurent Gbagbo s’estimant chacun président légitime. M. Ouattara a été reconnu président par la quasi-totalité de la communauté internationale, qui presse M. Gbagbo de quitter le pouvoir, ce qu’il refuse.

Après l’échec de plusieurs médiations africaines qui se sont succédé à Abidjan, couper les vivres au régime Gbagbo est considéré par la communauté internationale comme une stratégie essentielle pour le pousser à céder pacifiquement le pouvoir à M. Ouattara et éviter le recours à une intervention militaire ouest-africaine pour le déloger, une option envisagée.

Depuis la présidentielle, M. Gbagbo et Ouattara ont nommé chacun leur propre gouvernement. Le chef d’Etat sortant est toujours installé au palais présidentiel, tandis que son rival est retranché au Golf hôtel d’Abidjan, souis à un blocus des forces restées loyales à M. Gbagbo.

Des violences postélectorales ont fait 260 morts dans le pays depuis la mi-décembre, selon l’ONU.