Depuis le milieu de janvier, un nombre incroyable de corps professionnels ont
manifesté. Alors, pourquoi les enseignants n’ont-ils pas fait comme tout le
monde pour transmettre leurs revendications et pourquoi ont-ils préféré faire
porter le chapeau à nos enfants?
On a bien compris qu’une page extraordinaire est en train d’être ouverte dans
l’histoire de la Tunisie, et ce qui est en train de se passer dépasse nos rêves
les plus fous et nos espérances les plus démesurées. Maintenant, il faut avoir
le courage de défendre ce que la révolution nous a tous apporté, en commençant
par le respect de nous-mêmes. Car le vrai courage est de faire ce qui est juste.
Nous étions tous aux anges quand le ministère de l’Education a annoncé vendredi
que la reprise des cours dans les établissements éducatifs publics celundi 24
janvier et se poursuivra le 25 et le 26.
Nous étions tous aux anges parce que nous remarquions que le premier conseil des
ministres du gouvernement d’Union nationale a compris que la décision de la
rentrée scolaire et universitaire était aussi importante que l’ouverture des
administrations, des commerces, du transport…
Mais les enseignants en ont décidé autrement, dans leur coin, ils nous disent
seulement que les enfants ont besoin de comprendre ce qui ce passe. Certes oui,
mais pas de manière à leur interdire de s’éduquer. L’observation d’une minute de
silence dans les salles de classe à la mémoire de nos martyrs au cours des
premières séances de cours avec un débat ouvert avec les élèves aurait amplement
suffi comme amorce d’une nouvelle éducation civique.