Spéculation sur les matières premières : Bruxelles cherche encore des preuves

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ège de la Commission européenne à Bruxelles, le 6 novembre 2008 (Photo : Dominique Faget)

[25/01/2011 12:44:40] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne n’a pas encore trouvé de “preuves” quant à l’influence de la spéculation sur les marchés des matières premières et a décidé de reporter la publication d’une étude vivement critiquée par Paris pour affiner son analyse, a indiqué mardi un porte-parole.

“Nous n’avons aucun doute qu’il y a des liens entre les marchés physiques et les marchés financiers”, a souligné le porte-parole, Olivier Bailly: mais les “nouvelles interactions” entre ces marchés sont “plus complexes”.

La hausse des cours des matières premières est-elle due à “un accroissement de la pression de la demande sur ces marchés” ou à “un poids excessif de certains investissements, voire de la spéculation”, s’est-il interrogé.

“Sur ces points-là, nous avons des doutes, mais nous n’avons pas aujourd’hui de preuves” et c’est pourquoi Bruxelles a décidé de mener une “réflexion approfondie” sur la question, a souligné M. Bailly.

Initialement prévue pour mercredi, la publication de la communication de la Commission intitulée “Relever les défis sur les marchés des produits de base et des matières premières”, et censée fournir des éléments pour aider la présidence française du G20, est reportée de plusieurs jours ou semaines, et en tout état de cause sera publiée “avant le 1er avril”, a souligné M. Bailly.

Lundi à Paris, le président français Nicolas Sarkozy avait ironisé: “L’étude montrant que la spéculation ne conduit pas à l’augmentation du prix des matières premières au niveau mondial, je recommanderais une date pour la publier, le 1er avril”.

En décembre, le commissaire européen en charge des marchés financiers Michel Barnier avait dénoncé “l’hyperspéculation scandaleuse” sur les matières premières agricoles, se disant décidé à “imposer la transparence” dans le secteur.

En mai 2008, le bancassureur belge KBC avait fait l’objet d’une vive polémique pour avoir proposé à ses clients une assurance-vie dont les rendements étaient liés à la flambée des prix agricoles.

D’autres banques proposent des fonds de placement indexés sur les cours des matières premières, à l’instar du fonds SG Actions Matières Premières de la Société générale ou JPM Global Natural Resources de JP Morgan.