Espagne : le cinéaste Alex de la Iglesia claque la porte pour la loi internet

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éalisateur espagnol Alex de La Iglesia le 11 septembre 2010 à Venise (Photo : Vincenzo Pinto)

[25/01/2011 14:31:37] MADRID (AFP) Le cinéaste espagnol Alex de la Iglesia, primé à la dernière Mostra de Venise, a décidé mardi de claquer la porte de l’Académie espagnole du cinéma qu’il présidait depuis 2009 en raison de son opposition à une future loi anti-téléchargement qu’il juge trop permissive.

Le cinéaste primé à Venise en 2010 comme meilleur réalisateur pour “Balade Triste de Trompeta”, a annoncé qu’il cesserait de présider cette institution espagnole juste après la remise des prix Goya, cérémonie annuelle de récompense du cinéma espagnol qui se déroulera le 13 février à Madrid.

“Après la cérémonie, je démissionne du poste de président” de l’Académie, a-t-il annoncé dans un article publié mardi sur le site internet du journal El Pais au lendemain d’un accord entre majorité socialiste et opposition de droite pour mettre en oeuvre une nouvelle loi contre les téléchargements pirates d’oeuvres artistiques.

La future loi, qui devrait être plus permissive pour le monde de l’internet, “ne satisfait personne”, a-t-il jugé.

La ministre de la Culture Angeles Gonzalez Sinde a demandé au cinéaste espagnol de revenir sur sa décision et de finir son mandat à la tête de l’Académie pour le “bien” de la profession.

M. de la Iglesia avait été l’un des grands défenseurs d’un précédent projet de loi, plus sévère contre les piratages de films et musiques sur internet et qui avait été rejeté fin décembre au parlement faute d’appui politique suffisant.

Le nouveau projet de loi apporte plus de garanties d’un point de vue juridique pour les fermetures de sites internet de téléchargements, et de protections aux internautes.

Le phénomène du piratage est une véritable plaie en Espagne pour les artistes, producteurs et distributeurs de films et de musiques.

Un classement établi par la société BayTSP, spécialisée dans le dépistage des contenus protégés, plaçait en 2008 l’Espagne en tête des pays par le nombre de téléchargements pirates avec 24,7 millions d’échanges illégaux, devant l’Italie (19,2 millions) et la France (17,9 millions).