Un rapport provisoire de la Cour des comptes épingle la CNIL

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à Paris (Photo : Etienne Laurent)

[25/01/2011 19:38:37] PARIS (AFP) Un rapport provisoire de la Cour des comptes met en cause le montant des rémunérations d’un certain nombre de salariés de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), dont celle du président Alex Türk, a indiqué ce dernier mardi à l’AFP en se défendant de ces critiques.

M. Türk a expliqué avoir accepté la semaine dernière de rembourser 51.000 euros de trop-perçu réclamé par la Cour des comptes, confirmant une information du Monde qui publie des extraits d’un rapport provisoire de la Cour après un récent contrôle.

Selon ces extraits, M. Türk, en plus de son indemnité de base de 3.200 euros par mois, a “pris l’initiative de s’attribuer en supplément, des indemnités forfaitaires par séance ainsi que des vacations qui ont représenté un montant moyen de 1.800 euros par mois”.

Interrogé par l’AFP, M. Türk ne nie pas cette “réévaluation” de son indemnité, de celle du vice-président de la CNIL et de ses commissaires, décidée il y a trois ans en constatant “l’augmentation considérable de la charge de travail” de l’organisme.

Mais l’attribution de cette indemnité supplémentaire avait reçu “l’accord du comptable de Matignon”, souligne M. Türk qui relève qu’il est beaucoup moins payé que d’autres présidents d’autorités comparables comme le CSA ou l’Autorité des marchés financiers (AMF).

“Ce qu’on vient me dire, déplore-t-il, c’est +vous êtes sous-payé, tout le monde le sait, mais vous n’avez pas choisi le bon fondement juridique pour cette augmentation+”.

“Je suis un peu sidéré. Je ne l’ai pas volé cet argent, ce n’est pas un emploi fictif, tout le monde dit que j’ai bossé comme un damné depuis 7 ans”, a-t-il réagi.

S’il a accepté de rembourser la somme demandée, il dit refuser d’exiger la même chose de ses collaborateurs, actuels et passés, épinglés par la Cour des comptes. Il estime leur nombre à une centaine.

Selon le Monde, la Cour des comptes regrette aussi que la CNIL soit “dépourvue d’un cap clair”, n’offre pas “une présentation rigoureuse et objective de ses missions”, et “peine à produire un discours intelligible”.

M. Türk déplore que les contrôleurs ne l’aient pas entendu “plus de 35 minutes” sur sa vision de l’organisme.

Dans un communiqué, la Cour des comptes observe que les documents cités par Le Monde “correspondent à une version provisoire et confidentielle” de ses travaux et ne permettent pas de préjuger de ses observations définitives.