Après soixante années d’indépendance, le pays a connu la constitution de
fortunes colossales par des hommes d’affaires de la génération de l’indépendance
mais aussi par des jeunes de 30 à 40 ans. Profitant des réformes de l’ère
bourguiba avec la libéralisation de l’économie et de l’initiative privée, de
vrais empires se sont constitués après des efforts réels et du travail. Un
effort de création d’emplois et d’entreprises a été remarqué dans les années 80
et 90; effort qui s’est arrêté net lorsque l’intervention des affairistes et des
voleurs est devenue insupportable.
Les fortunes se sont dirigées vers l’épargne passive: banque et valeurs
mobilières, quand elles n’ont pas été transférées à l’étranger ou mises dans les
bas de laine.
On a vu des hommes d’affaires fermer leurs usines et les transformer en centres
d’appels.
La situation d’aujourd’hui nécessite que ces hommes, qui ont fait leur fortune
en Tunisie, et qui doivent tout à ce cher pays, sortent de leur torpeur et
décident de créer chacun une ou deux nouvelles entreprises. Chacun doit prendre,
qui son fils, sa fille, son gendre, ou qui son cousin et partir à l’étranger
recontacter leurs amis hommes d’affaires étrangers, qui eux aussi ont fait une
partie de leur fortune en Tunisie dans les secteurs du textile ou autres.
Comme cet homme d’affaires japonais qui a installé son lit dans les locaux de
son entreprise en difficulté et a juré de ne la quitter que lorsqu’elle sera
sauvée, nos chefs d’entreprise ne doivent revenir au pays qu’avec des projets
qu’ils monteront eux-mêmes ou leurs contacts étrangers.
Pour ceux qui ne peuvent pas le faire pour diverses raisons, ils peuvent aider
en versant une partie infime de leurs fortunes, soit dans un fonds de
développement qui sera créé par le gouvernement ou dans les sociétés
d’investissement de capital-risque de leur choix. Ces sociétés financeront les
entreprises nouvelles qui seront créées par de nouveaux entrepreneurs.
Ce challenge peut être relevé, que ces hommes d’affaires se rappellent qu’à
l’indépendance, le pays manquait cruellement de capitaux, d’expérience, de
diplômés. Malgré ces handicaps, la Tunisie à pu et a su faire fonctionner la
nouvelle administration, développer les entreprises et offrir des emplois.
L’Etat avait financé l’essentiel de l’effort économique, mis en place les
infrastructures économiques et sociales dont certaines font aujourd’hui la
fierté du pays tel l’éducation de tous les Tunisiens.
Pour assurer à leurs enfants et petits enfants un avenir prometteur dans une
Tunisie solidaire et sereine, un effort est demandé à ces hommes d’affaires, des
fonds.
Bill Gates et Paul Getty, deux des plus grandes fortunes du monde, se sont
associés à d’autres grandes fortunes des Etats-Unis pour demander au président
OBAMA d’augmenter leurs impôts, pour couvrir une partie du déficit de l’Etat
américain – exemple à méditer.
A nos hommes d’affaires à l’étranger, un appel pour que eux aussi s’engagent à
créer chacun une entreprise dans notre pays par eux-mêmes ou par des hommes
d’affaires étrangers qu’ils auront convaincus d’investir en Tunisie. Les
efforts, mêmes limités de chacun, réunis feront la différence et apporteront à
notre jeunesse l’emploi, la stabilité et la confiance dans leur avenir commun
dans leur pays.
Qu’on ne se trompe pas sur mes propos, il ne s’agit pas d’aumône ou de la
création fictive d’emplois, je parle d’entreprises créatrices de richesses, de
projets qui pérennisent les emplois et qui gagnent de l’argent même si, au
début, l’Etat comme il le fait aujourd’hui, pourrait aider d’une manière ou
d’une autre ces entreprises nouvelles compte tenu de leur activité et de leur
localisation géographique …
Les entrepreneurs peuvent et doivent prendre des risques comme ils l’ont
toujours fait, plus encore dans la situation d’aujourd’hui.
Les retraités qui sont aujourd’hui en nombre important et qui, pour beaucoup,
ont acquis dans différents domaines une expérience certaine, doivent aujourd’hui
se mettre à la disposition du pays, bénévolement pour recevoir les jeunes
promoteurs, étudier leurs projets, les aider à monter leurs dossiers à obtenir
leur financement et pourquoi pas les accompagner pendant leurs premiers pas.
Les centres d’affaires et autres structures similaires que l’ancien régime à mis
en place pour des raisons politiques et qui n’ont pas donné de résultats
satisfaisants tant les autorités d’hier avaient une peur bleue de toute bonne
volonté qui ne leur était pas inféodée, ce qui a poussé de nombreux retraités à
rester chez eux.
Aujourd’hui, chacun d’eux doit considérer que cette action est une action de
militantisme, nécessaire à chacun de nous pour justifier notre appartenance à
notre pays. Cette intervention, bénévole ne doit pas entraîner l’occupation d’un
poste qu’un jeune diplômé peut occuper. Le retraité se mettra à la disposition
des structures officielle et des responsables qui, je l’espère, évalueront cet
appui à sa juste valeur.