Jeffrey Feltman, Secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche orient : «Nous aiderons la Tunisie à recouvrir tout ce qui lui a été soutiré de manière illégale»

jeffrey-feltman-1.jpgLa réactivité des Américains face à ce qui se passe chez eux et dans le monde ne cessera jamais de nous étonner!

Avant même que le gouvernement tunisien décide de geler les avoirs et les fonds de l’ancienne famille présidentielle et des membres alliés du gouvernement, décision a été déjà prise au State Department Américain pour mettre au crible toutes les opérations financières, les transferts et les transactions douteuses réalisées aux Etats-Unis. La Banque fédérale américaine a été sollicitée pour donner toutes les informations à ce propos. «Nous aiderons la Tunisie à recouvrir tout ce qui lui a été soutiré de manière illégale», a assuré Jeffrey Feltman, secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires du Proche-Orient lors de la conférence de presse organisée mercredi 26 janvier 2011 à propos de la position des Etats-Unis face aux derniers développements sur le terrain tunisien.

Les Etats-Unis, a assuré M.Feltman, sont très heureux pour le peuple tunisien et soutiennent de bout en bout cette démocratie naissante. Ils approuvent tout à fait les revendications du peuple, qu’elles soient d’ordre économique, social ou politique, et ses aspirations démocratiques. «Nous sommes là pour aider le peuple tunisien, nous voyons déjà les signes de réformes significatives. Elles doivent être consolidées».

Questionné sur le rôle que les Américains entendent jouer en Tunisie, M. Feltman a assuré que la Tunisie est aujourd’hui considérée comme une référence dans son pays et que le peuple américain et à sa tête le président Obama sont complètement acquis à sa cause.

Sur le plan économique, la notoriété de «cette révolte tunisienne libre, non encadrée, non programmée qui n’a été guidée par aucun courant politique, du moins jusqu’à maintenant (!)», aurait, d’après le secrétaire d’Etat adjoint, suscité l’admiration de ses concitoyens et affirmé la notoriété du petit pays qu’est la Tunisie outre Atlantique. «Ce n’est pas des islamistes contre des séculaires, c’est un mouvement contestataire libre, nous verrons comment cela se développera et nous espérons que le processus démocratique qui sera enclenché débouchera sur le choix des urnes».

«Aujourd’hui, nous réfléchissons sérieusement à renforcer nos relations avec la Tunisie. 15 entreprises américaines pensent que la Tunisie représente aujourd’hui un site idéal pour l’investissement», a-t-il indiqué à propos des relations économiques.

Les Américains seraient prêts à offrir leur soutien à la Tunisie et à différents titres? «Nous sommes attentifs aux attentes des Tunisiens et nous répondrons à leurs sollicitations selon leur invite. Aujourd’hui les opportunités de partenariat nous paraissent plus importantes »

Quand est-ce que les Etats-Unis ont décidé de lâcher Zine El Abidine Ben Ali, leur allié historique?

Quand-est ce qu’ils ont réalisé que des changements structurels à tous les niveaux devaient se produire dans ce petit pays, réputé paisible et pacifique?

Comment en sont-ils arrivés à mesurer l’ampleur du rejet populaire de l’ancien régime?

Ont-ils comme tout le monde le prétend «un cheval noir» qu’ils sortiront en temps voulu sur la scène politique tunisienne ?

Que pensent les Etats-Unis de l’absence d’un courant libéral au sens occidental du terme en Tunisie?

A toutes ces questions ou du moins à une partie de ces interrogations les informations de Wikileaks ont apporté quelques réponses; Feltman, pour sa part, n’y répondra pas ou plutôt «noiera le poisson et répondra à côté», mais dans sa manière d’évincer ces questions, nous avons pu lire toutes les réponses.