à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou) |
[26/01/2011 12:13:38] MADRID (AFP) Une dizaine de fonds internationaux sont prêts à investir dans les caisses d’épargne espagnoles, affirme mercredi le journal Expansion, tandis que la ministre de l’Economie chiffre à “entre 9 et 10%” le niveau de fonds propres “durs” qu’elles devront atteindre cet automne.
Les investisseurs “exigeront d’entrer au conseil (d’administration), dans le cas d’une prise de participation dans ces entités, ou la vente d’actifs à bas prix”, écrit le quotidien économique, qui cite des sources proches des fonds.
“Le gouvernement doit être fou s’il pense que nous, les investisseurs internationaux, allons acheter des participations de 5 ou 10% dans un SIP” (Système institutionnel de protection), modèle choisi par la majorité des caisses d’épargne pour fusionner ces derniers mois, a déclaré un de ces fonds au journal.
Les analystes ont semblé déçus par le plan de recapitalisation présenté lundi par le gouvernement, le jugeant trop timide car il est fondé sur un besoin de financement de 20 milliards d’euros (selon une estimation de la Banque d’Espagne), alors que le consensus du marché évalue ce besoin à 40 milliards.
Ce plan incite les caisses à chercher en priorité des capitaux privés pour se refinancer, prévoyant une nationalisation partielle pour celles qui n’y arriveraient pas d’ici cet automne.
Selon Expansion, parmi les fonds internationaux disposés à participer à cette recapitalisation se trouvent notamment Carval, Varde, Fortress, Cerberus, Apollo, TPG, Macquarie, Och-Ziff, Lone Star et Patron.
De son côté, la ministre de l’Economie Elena Salgado a donné, dans un entretien à la télévision, une première évaluation de ce que le gouvernement exigera des caisses d’épargne d’ici cet automne: tandis que pour les banques, le minimum de fonds propres “durs” (capital social et bénéfices gardés en réserve) sera de 8%, pour les caisses, il “sera entre 9 et 10%”, a-t-elle dit.
Actuellement, seules six caisses sur 17 dépassent le seuil des 9% tandis que deux banques (Bankinter et Banco de Valencia) sont sous les 8%.
La ministre avait déjà laissé entendre lundi que le gouvernement serait plus exigeant envers les caisses, maillon faible du système financier, soulignant que “l’Espagne dépasse ainsi les normes internationales de Bâle III”.
Celles-ci doivent entrer en vigueur progressivement entre 2013 et 2018 et prévoient un taux de fonds propres “durs” de 7%.
Mme Salgado a assuré que 20 milliards d’euros étaient suffisants pour refinancer le secteur.
“Les analystes ont donné des chiffres sur les nécessités additionnelles de capital du système, qui vont de 17 milliards à 80 milliards, mais il n’y a aucun fondement à cette estimation”, a-t-elle déclaré.
De son côté, l’agence de notation Fitch a jugé dans un communiqué que “les nouvelles exigences de capitaux pour les banques espagnoles représentent une étape positive pour maintenir la stabilité financière”.
Cependant, “l’incertitude demeure pour savoir si les nouvelles mesures vont finalement restaurer la confiance du marché”.
Selon Fitch, le délai fixé par le gouvernement est “long” tandis qu'”il ne semble pas y avoir une claire incitation envers le secteur privé pour injecter des fonds, en particulier parce qu’il y a toujours des doutes sur l’ampleur des actifs qui peuvent être problématiques”, surtout dans le secteur immobilier.