Davos : l’Europe aurait plongé dans une “crise terrible” sans l’euro

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économiste suisse, Klaus Schwab, à Davos le 26 janvier 2011 (Photo : Eric Piermont)

[27/01/2011 10:51:59] DAVOS, Suisse (AFP) L’Europe aurait plongé dans une “crise terrible” sans l’euro, ont estimé jeudi d’un commun accord plusieurs dirigeants de grands groupes réunis au Forum économique mondial à Davos (est de la Suisse).

Alors que les pays de la zone euro s’efforcent de sortir de la crise de la dette, Maurice Levy, directeur général du géant français de la publicité Publicis a souligné que “le système européen a fonctionné plutôt bien et a prouvé sa résistance à ce type de crises”.

“Si vous prenez en considération ce qui se serait passé en Europe si l’on n’avait pas eu l’euro, si l’Union européenne et la coordination que nous avons constaté récemment n’avaient pas été là, je pense que nous serions passés par une terrible crise”, a-t-il dit.

“La Grèce aurait été en banqueroute, ils n’auraient pas été capables de payer leur dette. De même pour l’Irlande”, a-t-il estimé.

Eckhart Cordes, directeur général du groupe allemand de distribution Metro, a reconnu que son pays, locomotive de l’Europe, a “bénéficié de manière significative de l’euro”.

“Si nous n’avions pas l’euro, nous aurions assisté à une appréciation significative du deutschemark”, a-t-il affirmé.

James Dimon, président et directeur général de la banque d’investissement JP Morgan, a estimé que l’Union européenne est “une des meilleures réalisations humaines de tous les temps”.

Cependant, a-t-il observé, les disparités entre pays de la zone euro ont rendu la coordination difficile lors de la crise de la dette.

“Le problème fondamental sous-jacent est qu’il y a un pays où les gens partent à la retraite à 55 ans en touchant leurs droits à 100%, où il y des programmes sociaux généreux et une semaine de 33 heures, et une autre nation où l’on travaille 40 heures par semaine et où l’on part à la retraite à 65 ans”, a-t-il souligné.

“L’un n’est pas prêt à payer pour l’autre. C’est juste une question de temps avant que l’on commence à dire: je ne vais pas payer pour un tel mode de vie”, a ajouté James Dimon.