à Davos le 26 janvier 2001 (Photo : Johannes Eisele) |
[27/01/2011 12:53:41] DAVOS, Suisse (AFP) L’Inde s’est assurée cette année une présence massive au grand rassemblement des décideurs de la planète à Davos (Suisse), avec des dizaines d’hommes d’affaires, fiers des performances accomplis par la nouvelle puissance émergente du continent asiatique.
S’ils vantent les mérites d’une économie en pleine expansion, ces décideurs admettent toutefois qu’une infrastructure défectueuse et des fossés béants dans la répartition des richesses pourraient ralentir la course de la nouvelle étoile filante d’Asie.
De Sunil Mittal, chef de Bharti Enterprises à, Azim Premji président du fabrican de logiciels Wipro, ils sont nombreux à avoir fait le voyage. Une affiche géante accueille les quelque 2.500 décideurs du monde entier venus dans l’élégante station suisse des Grisons participer au Forum Economique mondial (Wef): “Inclusive India”.
S’exprimant mercredi lors d’une table ronde, Azim Premji a observé “le changement complet dans l’équilibre du pouvoir” économique mondial, les vieilles puissances occidentales tendant à se faire devancer par les nouveaux centres du pouvoir que sont la Chine, l’Inde et l’Amérique latine.
Sunil Mittal s’est félicité que “dans les derniers mois, l’Inde a reçu la visite de “toutes les personnalités les plus influentes et éclairées de ce monde”, et que “20 milliards de dollars de contrats ont été signés”.
L’Inde a continué à surprendre dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale. Le gouvernement de Delhi prévoit une croissance de 9% dans l’actuelle année fiscale qui s’achève au 31 mars.
ésident du fabrican de logiciels Wipro à Bangalore le 23 juillet 2010 (Photo : Dibyangshu Sarkar) |
La croissance rapide a contraint la Banque centrale à relever ses taux d’intérêt à leur plus haut niveau depuis début 2008, au milieu de craintes d’une hausse des prix alimentaires qui alimenterait l’inflation, une préoccupation évoquée par différents analystes à Davos.
Un autre frein potentiel pour la croissance de l’Inde est le défi que constituent ses infrastructures défaillantes.
Selon un sondage effectué auprès de 1.201 dirigeants d’entreprise mené par PricewaterhouseCoopers, près de neuf sur dix d’entre eux estiment que l’inadaptation des infrastructures est une menace pour la croissance.
“Vous devez vous rendre compte que nous opérons dans une démocratie extrèmement diversifiée”, a déclaré à l’AFP B.G.Srinivas, président du géant informatique Infosys.
“Les choses ne vont pas nécessairement au rythme que vous souhaiteriez”, a-t-il expliqué.
Mais le principal défi de l’Inde, selon les participants au Forum, est de combler le fossé croissant entre ceux qui connaissent la prospérité et ceux qui n’ont rien, alors que le pays a la seconde population au monde et enregistre dans ses campagnes et dans ses villes des situations d’extrême pauvreté.
Tout en reconnaissant ces difficultés, le président de la confédération de l’industrie indienne, Hari Bhartia, a estimé que la richesse globale du pays commençait à avoir des retombées pour les plus démunis.
“Avec une croissance de 9 pour cent, vous avez une grande quantité de ressources disponibles qui ne l’étaient pas au début des années 90. Cela commence à se répercuter dans le secteur social, l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire”, a-t-il dit.
“Tout l’investissement réalisé commence à avoir des effets, en termes d’argent dans les poches des plus pauvres, ce qui amène à faire croître la demande de biens et de services. C’est un cercle vertueux”, selon lui.
“Une population de 1,2 milliard d’Indiens fait du pays un pays de consommateurs”, selon Sunil Mittal.
Selon B.G. Srinivas, l’Inde n’a rien à redouter de la concurrence des autres géants émergents.
“Il ne s’agit pas de battre la Chine et le Brésil. A mes yeux, tous peuvent coexister”, dit-il.