Novartis mise sur ses propres génériques pour lutter contre la concurrence

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ège de Novartis à Basel en Suisse (Photo : Sebastien Bozon)

[27/01/2011 13:57:38] ZURICH (Suisse) (AFP) Le groupe pharmaceutique suisse Novartis, l’un des rares laboratoires à produire ses propres génériques, mise sur les copies de molécules pour faire face à l’expiration de ses brevets et à la baisse des dépenses de santé qui risquent d’affecter ses résultats.

“Il y a un effet de symbiose entre les génériques et les médicaments innovants”, a estimé Jeff Goerge, directeur de la division génériques de Novartis, Sandoz.

“Beaucoup de gens pensent que nous sommes en conflit (à l’intérieur du groupe), mais nous discutons ensemble de la collaboration entre Sandoz et la division pharmaceutique”, a-t-il précisé dans un entretien à l’AFP.

Sandoz, qui commercialise quelque 1.000 génériques destinés notamment à combattre les problèmes cardiovasculaires et les maladies du système nerveux, a dégagé l’an dernier un chiffre d’affaires en hausse de 14% à 8,5 milliards de dollars (6,2 milliards d’euros) et un bénéfice d’exploitation de 1,7 milliard.

La filiale réalise non seulement des copies des propres médicaments du groupe, mais aussi de concurrents comme le français Sanofi-Aventis ou le britannique AstraZeneca. Elle produit par ailleurs des biosimilaires, des copies complexes de médicaments issus des biotechnologies.

A l’échelle du groupe, Novartis a réalisé en 2010 un profit net de 10 milliards de dollars (+18%) et un chiffre d’affaires en hausse de 14% à 50,6 milliards.

Mais 2011 s’annonce difficile pour Novartis, qui va faire face pour la première fois à l’expiration de brevets importants, notamment celui du Diovan contre l’hypertension artérielle, médicament le plus vendu par le groupe, et du Femara destiné à traiter le cancer du sein, qui pourront dès lors être librement copiés par des laboratoires génériques.

“Nous allons perdre deux médicaments importants”, a admis le directeur général Joseph Jimenez. “C’est la première année que la division pharmaceutique va faire face à l’expiration des brevets”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

Le groupe prévient qu’il sera également touché par la baisse des prix des médicaments mise en place par les gouvernements en 2010 et par la réforme aux Etats-Unis du secteur de la santé.

Le laboratoire table malgré tout sur une croissance à “deux chiffres” des ventes en 2011 à taux de change constant au niveau du groupe et sur une progression à un chiffre pour la division pharmaceutique et pour Sandoz.

A côté de l’innovation dans les médicaments classiques — 147 nouveaux produits en préparation — Novartis mise aussi sur ses génériques pour faire face à ces difficultés.

“Aux Etats-Unis, les génériques ont permis d’économiser plus de 1.000 milliards de dollars” et “73% des prescriptions sont des génériques”, a souligné M. George.

Si dans certains pays, notamment l’Allemagne, le taux de pénétration des génériques est élevé, ces copies peinent plus dans d’autres Etats, notamment en France et en Italie.

La méfiance des consommateurs est non seulement à l’origine de ce dédain, mais aussi le manque d’incitation à utiliser ces produits, selon M. George.

Sandoz, qui a racheté en 2009 l’activité générique de la société autrichienne Ebewe Pharma et l’année dernière l’américain Oriel, n’a pas détaillé sa politique d’acquisitions à venir.