L’italien Prada choisit Hong Kong pour débarquer en Bourse

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éfilé Prada à Pékin le 22 janvier 2011 (Photo : Peter Parks)

[27/01/2011 15:13:29] MILAN (Italie) (AFP) Après avoir fait machine arrière à plusieurs reprises, l’icône du luxe italien Prada a décidé de s’introduire en Bourse en portant son choix sur Hong Kong, signe que l’Asie est devenue incontournable pour les griffes de luxe.

“Le conseil d’administration de Prada, réuni aujourd’hui, a décidé de lancer le coup d’envoi du processus de cotation de la société sur le marché de Hong Kong”, a annoncé jeudi le groupe familial milanais dans un communiqué.

Le groupe, qui détient les griffes Prada, Miu Miu, Church’s et Car Shoe, ne donne pas de date mais selon la presse italienne, il pourrait débarquer à la Bourse de Hong Kong en juin ou en juillet.

Les banques Intesa Sanpaolo, Crédit Agricole et Goldman Sachs ont été chargées de l’opération.

Prada entend “profiter des meilleures opportunités offertes par le marché international des capitaux” alors que le groupe a connu une “croissance importante” grâce à sa “stratégie d’expansion dans le monde entier”, a déclaré Patrizio Bertelli, directeur général du groupe et mari de Miuccia Prada.

Le groupe, détenu à 94,89% par la famille Prada et Patrizio Bertelli et à 5,11% par Intesa Sanpaolo, avait envisagé de se coter à plusieurs reprises ces dernières années mais avait fait machine arrière en raison des conditions de marché.

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éfilé Prada à Pékin le 22 janvier 2011 (Photo : Peter Parks)

Avant d’annoncer finalement en octobre dernier qu’il avait rouvert le dossier et qu’il envisageait en particulier une cotation à Hong Kong parmi plusieurs places financières possibles dont Milan et Londres.

Avoir choisi Hong Kong au détriment de Milan est le signe que l’Asie et en particulier la Chine sont devenues incontournables pour la croissance des griffes de luxe.

Prada a vu son bénéfice net tripler à 156 millions d’euros sur les neuf premiers mois de 2010 grâce au bond de ses ventes en Asie et selon des chiffres publiés par le cabinet Bain en octobre, la croissance du marché du luxe devrait avoir été de 30% en Chine et de 22% en Asie en 2010.

“L’Asie hors Japon est devenue le moteur de la croissance du secteur” et pour Prada, déjà implanté dans cette région mais moins connue que d’autres marques, se coter à Hong Kong répond aussi à une volonté de “notoriété”, souligne un analyste sous couvert de l’anonymat.

“Ce qui s’est développé en premier en Chine, ce sont les marques avec des logos comme Vuitton ou Gucci” et Prada, marque plus discrète, n’est pas aujourd’hui “la première à laquelle pense un consommateur chinois qui découvre le luxe car en Chine, le luxe sert à afficher son statut social”, observe-t-il.

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éfilé Prada à Pékin, le 22 jenvier 2011 (Photo : Peter Parks)

Outre le choix de la cotation à Hong Kong, Prada a organisé pour la première fois le week-end dernier un défilé à Pékin afin de mieux se faire connaître en Chine.

Le groupe, qui dispose d’une quinzaine de boutiques dans le pays, compte en ouvrir près de 30 autres d’ici fin 2012 et va aussi ouvrir un studio de design à Hong Kong cette année.

Mais la cotation à Hong Kong a également un intérêt financier. “Les valorisations qu’on peut espérer en Asie sont plus élevées qu’en Europe” et l’introduction à Hong Kong rapportera donc plus à la famille Prada, note l’analyste.

Selon la presse italienne, alors que le groupe pourrait être valorisé entre 5 et 6 milliards d’euros en Europe, il serait valorisé entre 6 et 7 milliards à Hong Kong.

Une place financière qui, avec plus de 51 milliards de dollars américains déjà levés jusqu’au début du mois de décembre 2010, devrait officiellement être désignée première place mondiale pour les introductions en Bourse pour la deuxième fois de suite.