Après la Tunisie, les voyagistes attentifs à la situation en Egypte

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Des Egyptiens sur des chameaux attendent les touristes non loin des grandes pyramides, vers Le Caire, le 30 novembre 2010 (Photo : Patrick Baz)

[27/01/2011 16:46:25] PARIS (AFP) L’Egypte, en proie à des manifestations sans précédent contre le régime du président Hosni Moubarak, est devenue un nouveau sujet d’inquiétude pour les voyagistes français qui enregistrent de premières baisses de réservation, sans comparaison cependant avec la Tunisie.

Les Français sont deux fois moins nombreux à se rendre en Egypte qu’en Tunisie: 600.000 entre la Mer Rouge et les circuits sur les traces des Pharaons, contre 1,38 million à préférer Djerba ou Monastir.

“La situation en Egypte est sans commune mesure avec la Tunisie”, note Georges Colson, président du syndicat national des agents de voyage (Snav) dont le congrès vient de s’achever à Louxor, “où il ne se passe rien comme dans les stations balnéaires” de la Mer Rouge.

“On va suivre la situation avec beaucoup d’attention mais pour l’instant on n’enregistre pas d’annulations”, déclare-t-il à l’AFP.

Des clients en partance appellent pour se renseigner comme chez Marmara, leader pour cette destination avec 110.000 clients en 2010, ou chez Transat (vacances Transat et Look Voyages).

“On les rassure”, explique à l’AFP Sébastien Boucher, porte-parole de Marmara, qui précise que “sur 10 personnes qui partent en ce moment, 8 vont sur la Mer rouge, à Taba ou Hurghada, des zones parfaitement calmes”.

M. Boucher note toutefois une baisse des réservations depuis une semaine, sans la quantifier.

“On inscrit peu ou presque”, dit-on chez Fram (25.000 clients essentiellement en Mer Rouge).

Nouvelles Frontières parle “d’attentisme dans les réservations” alors que février est une “période importante” pour le voyagiste.

Transat (environ 20.000 clients) tempère et assure ne pas constater de baisse de réservations, précisant qu’il est “trop tôt”.

Le centre du Caire est évité à présent par Fram et Thomas Cook, mais pas les pyramides de Gizeh, toutes proches.

Même si “le sort s’acharne” sur la profession, explique à l’AFP Denis Wathier, patron de Thomas Cook France, la situation n’a à ses yeux rien à voir avec la Tunisie.

Le ministère des Affaires étrangères déconseille les voyages non urgents en Tunisie alors qu’il recommande seulement d’éviter les lieux de rassemblements en Egypte.

Les professionnels sont d’autant plus attentifs à la situation que l’Egypte “était bien repartie” après une lourde chute en 2009, crise oblige.

Samedi, le ministre égyptien du Tourisme, Zohair Garranah, avait rappelé devant le congrès du Snav, que 2010 avait été une année record de fréquentation touristique avec 14,7 millions de visiteurs étrangers (+17,5%).

Pour l’heure, les voyagistes peaufinent leurs plans de relance de la Tunisie. Le Snav comme l’Association des tour-opérateurs français ou l’Union des distributeurs du voyage (Udiv, Thomas Cook, Nouvelles frontières etc) se disent prêts à soutenir la reprise de la destination.

Ce sera “presque citoyen de partir en vacances en Tunisie”, affirme ainsi Denis Wathier. “S’ils n’ont pas de touristes, ils ne vont pas être bien”, a-t-il ajouté.

Des initiatives commencent à fleurir. Marmara a décidé de mettre 1.000 séjours gratuits à la disposition de ses partenaires agences de voyage pour qu’ils vérifient par eux-mêmes que la qualité des prestations n’a pas été altérée. Et mieux vendre ensuite la destination à leurs clients.

Mourad Majoul, patron franco-tunisien d’Avico, une société d’affrètement d’avions, veut rassembler, a-t-il expliqué à l’AFP, le plus d’opérateurs possibles pour organiser la reprise et lancer des actions commerciales grand public.