Nokia : Moody’s envisage de dégrader sa note à cause des difficultés

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Helsinki (Photo : Markku Ulander)

[28/01/2011 14:43:49] HELSINKI (AFP) L’agence de notation Moody’s envisage de dégrader la note du numéro un mondial des téléphones mobiles Nokia à cause de ses mauvaises perspectives, a-t-elle annoncé vendredi.

Jeudi, le groupe finlandais avait fait état d’une nouvelle baisse de 21% de son bénéfice au 4e trimestre et son nouveau PDG, le Canadien Stephen Elop, avait estimé qu’il fallait “changer vite” face aux “difficultés sur la compétitivité et l’exécution” des projets de Nokia.

La possible dégradation d’un cran de la note A2 sur la dette à long terme du groupe “est due à l’affaiblissement progressif mais régulier de la situation de Nokia et à la concurrence dans le secteur des téléphones mobiles qui a commencé à affecter sa rentabilité”, indique Moody’s dans un communiqué.

Environ 5,3 milliards d’euros de dette émise par le finlandais sont concernés, précise l’agence de notation.

En ligne de mire, les prévisions de marge et de ventes timorées du groupe pour le premier trimestre annoncées jeudi, avec une marge opérationelle de 7 à 10% contre 12,1% début 2010. “C’est (…) une vision prudente de sa capacité à améliorer ses marges à court terme”, déplore Moody’s.

En outre, la coentreprise avec l’allemand Siemens, l’équipementier télécom Nokia Siemens Networks, continue de présenter des résultats mitigés, remarque Moody’s.

L’agence financière souligne néanmoins que la dégradation serait limitée à un cran “parce que l’entreprise conserve une position financière très solide”.

Vers 13H25 GMT à la Bourse d’Helsinki, l’action Nokia perdait 0,13% à 7,72 euros, dans un marché en hausse de 0,5%.

Après une annus horribilis en 2009 avec une chute de près de 20%, Nokia a publié jeudi des résultats médiocres pour l’année 2010. Le chiffre d’affaires n’a rebondi que de 4%, à peine au-dessus de son niveau de 2006.

Appelé à la rescousse à l’automne dernier, le nouveau patron Stephen Elop doit dévoiler une nouvelle stratégie lors d’une rencontre avec les investisseurs le 11 février à Londres.

Depuis plus de deux ans, Nokia peine à corriger ses faiblesses sur le juteux créneau des “smartphones”, où il subit le succès de l’iPhone de l’américain Apple, du BlackBerry du canadien RIM et des téléphones utilisant le système d’exploitation Android de Google.

Sa part de marché, qui avoisinait les 40% il y a encore trois ans, est tombée à 32%.