Les tarifs bancaires stables en 2011, mais leur lisibilité reste contestée

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à Chessy-les-Mines. (Photo : Philippe Merle)

[28/01/2011 15:23:05] PARIS (AFP) Après une baisse de 5,3% l’an passé, les tarifs des services financiers se stabilisent, sauf pour les gros boursicoteurs, selon l’enquête annuelle du magazine Mieux vivre votre argent et de l’association CLCV, qui continue de réclamer des banques une meilleure lisibilité.

Deux des trois profils de clients définis par l’enquête, les “petits clients” individuels et les couples d’utilisateurs moyens vont voir leur facture stagner en 2011 par rapport à l’année précédente.

Cette année, un couple d’utilisateurs moyens déboursera, en moyenne, 250 euros avec un forfait bancaire.

Seul le troisième profil, celui des “gros utilisateurs” de services bancaires, notamment pour des opérations de Bourse, se verra infliger une hausse de 1,79%.

La présidente de l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) Reine-Claude Mader, concède que depuis le premier baromètre publié il y a dix ans, “des efforts ont été faits”.

Mais elle estime que “la situation ne s’est pas vraiment améliorée par rapport à l’année précédente, malgré toutes les enquêtes et les concertations”.

Elle pointe notamment la complexité des tarifs, déjà dénoncée en septembre par la ministre de l’Economie Christine Lagarde, qui avait alors obtenu des banques des engagements pour 2011 améliorant leur lisibilité.

Malgré ces avancées, Mme Mader juge que “le système demeure extrêmement complexe” et que “l’attitude réservée des consommateurs est vraisemblablement liée à cela”.

Autre sujet d’insatisfaction: la cherté des tarifs en outre-mer.

Comme les années précédentes, beaucoup de banques en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion figurent en tête des établissements les plus onéreux.

Pour un petit client, la facture annuelle atteindra 184 euros chez BNP Paribas Réunion ou 155 euros au Crédit Agricole Réunion contre 35 euros au Crédit Agricole Brie Picardie et 63 euros en moyenne en métropole avec un forfait.

“C’est absolument scandaleux”, s’est indignée Mme Mader, ajoutant que “les clients de ces départements n’ont pas plus de moyens que ceux de métropole”.

En réaction aux mouvements sociaux survenus aux Antilles début 2009, un observatoire des tarifs bancaires dans les départements d’outre-mer a été lancé à l’automne 2009 pour favoriser la transparence et permettre aux clients de faire jouer la concurrence.

Selon la dernière publication de cet observatoire, après avoir baissé jusque début 2010, les tarifs se sont stabilisés et restent souvent, à en croire l’enquête publiée vendredi, à des niveaux élevés.

En métropole, le Crédit du Nord ressort régulièrement comme la banque la plus chère, ainsi que la Banque Populaire Provence Corse.

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Les tarifs bancaires (Photo : null)

“Il y a des écarts très importants et il me semble important que les consommateurs fassent jouer la concurrence”, a commenté Jean-François Filliatre, directeur de la rédaction de Mieux vivre votre argent, regrettant une certaine “apathie” des clients.

“On a le sentiment que les consommateurs ne veulent pas traiter les banques comme des commerçants comme les autres, alors que ce sont bien des commerçants”, a-t-il ajouté.

Parmi les banques les moins chères, ressortent plusieurs caisses du Crédit Agricole, la Banque Postale, LCL, BNP Paribas, ainsi que quelques Banques Populaires et caisses du Crédit Mutuel.

L’enquête souligne également que la souscription d’un forfait, favorisée par les banques, n’est pas avantageuse pour tous les profils de consommateurs.

Les “petits clients” individuels paieront ainsi, en moyenne, 63% de plus s’ils choisissent le “package” plutôt que de sélectionner leurs services à la carte.