Chômage technique dans l’usine Jallatte en France, à cause de la révolution
tunisienne? C’est le scénario envisagé par la direction du chausseur français.
En effet, si l’on en croit le site internet du quotidien régional français
midilibre.com, Jallatte, qui s’approvisionne depuis Bizerte par une filiale du
même groupe, risque d’être «en chômage technique». Ce qui constituerait un coup
dur de plus pour la marque hexagonale, car «déjà très fragilisée, l’usine de
chaussures de sécurité Jallatte de Saint-Hippolyte-du-Fort pourrait à présent
subir l’impact de la révolution tunisienne sur son fonctionnement».
Le management du groupe impute les problèmes que rencontre son usine à Bizerte
au couvre-feu en vigueur en Tunisie qui «raccourcit sérieusement le temps de
travail et les livraisons se font de ce fait au compte-gouttes».
Cependant, on évoque l’arrivée d’un chargement début février en provenance de
Tunisie, ce qui permettrait d’assurer la production durant quelques jours. Mais,
«par précaution, et afin de parer à toute éventualité, la direction de l’usine
cigaloise a déposé une demande d’autorisation de chômage technique auprès de la
direction départementale du travail et de l’emploi», écrit le site web.
Du coup, ce sont également plusieurs centaines d’emplois tunisiens qui sont
menacés. Contre l’esprit de la révolution tunisienne, dirions-nous!.
Rappelons que Jallatte, leader européen de la chaussure de sécurité, a
délocalisé une bonne partie de sa production en Tunisie en 2007; une
délocalisation nécessaire pour la survie du groupe mais mal perçue par les
syndicats lesquels avaient taxé les dirigeants de vouloir aller chercher du
profit ailleurs. Cette colère poussa Pierre Jallatte, fondateur du groupe, alors
âgé de 83 ans, à se suicider.