ée égyptienne au Caire le 29 janvier 2011 (Photo : Khaled Desouki) |
[29/01/2011 15:25:16] PARIS (AFP) De nombreux voyagistes européens ont suspendu les départs prévus ce week-end pour l’Egypte, destination touristique parmi les plus prisées en Afrique, suivant la recommandation des autorités qui déconseillent de se rendre dans le pays en proie à de graves troubles.
Dès vendredi soir, les voyagistes français avaient annoncé la suspension des départs jusqu’au dimanche inclus, offrant à leurs clients la possibilité de reporter leur voyage en Egypte à une date ultérieure ou d’organiser un départ vers une autre destination.
“Les gens ont très bien compris quand on leur a annoncé les suspensions”, a expliqué Antoine Cachin, président du directoire de Fram.
Les voyagistes belges ont également suspendu tous leurs départs, étendant même l’annulation jusqu’à lundi inclus, alors que le mois de janvier correspond traditionnellement à la haute saison touristique en Egypte.
Les autorités suédoises ont recommandé vendredi d’éviter tout voyage “non absolument nécessaire” au Caire, à Alexandrie, à Suez et à Ismaïliya.
Le ministère français des Affaires étrangères, intégrant la recommandation vendredi du secrétariat d’Etat au Tourisme de suspendre les départs ce week-end pour l’Egypte, conseillait samedi sur son site internet aux Français de “différer tout voyage” non urgent vers ce pays.
Des consignes similaires ont été données par plusieurs autres pays européens ainsi que par les Etats-Unis.
Néanmoins, des tour-opérateurs ont assuré avoir maintenu des départs pour l’Egypte, tel le voyagiste danois Star Tours.
L’Association portugaises des agences de voyages (APAVT) avait elle indiqué vendredi ne pas avoir eu connaissance d’annulation de voyages.
Les voyagistes soulignent que l’immense majorité des touristes qui séjournent en Egypte sont concentrés dans les stations balnéaires de la mer Rouge et sur le Nil où ils effectuent des croisières.
Or, les troubles qui frappent le pays se manifestent essentiellement dans les trois grandes villes du Caire, d’Alexandrie et de Suez, où des dizaines de milliers de manifestants se trouvaient dans les rues samedi, au cinquième jour de la révolte populaire contre le président Hosni Moubarak.
“Il n’y a pas de problème de sécurité, d’agressions physique ou verbale” vis-à-vis des touristes étrangers, a d’ailleurs assuré George Colson, président du Syndicat national (français) des agences de voyage (Snav).
L’espace aérien restant ouvert, les retours prévus avaient lieu normalement, ne justifiant pas, selon M. Colson, de rapatriement d’urgence, à la différence de la Tunisie mi-janvier.
“Avec les vols prévus aujourd’hui et demain, il n’y aura plus de clients dans la zone de la vallée du Nil et au Caire demain soir”, a indiqué un porte-parole du groupe Marmara, leader français sur la destination, qui comptait 1.909 clients en Egypte vendredi soir.
Le contingent des touristes présents en Egypte comprenait notamment 4.000 Français, 4.000 Belges, 15.000 Suédois ou 2.500 Finlandais.
Aucun voyagiste ne voulait faire de pronostic allant au-delà du week-end. “Il est urgent d’attendre et de voir ce qu’il va se passer”, a résumé M. Cachin.
Néanmoins, il apparaît d’ores et déjà acquis que les retombées économiques ne seront pas neutres pour l’industrie, déjà affectée par une suspension en Tunisie et les événements neigeux de décembre.
Outre les reports, les réservations pour des voyages en Egypte se sont taries depuis une semaine, selon M. Cachin.
L’Egypte a enregistré en 2010 une fréquentation touristique record avec 14,7 millions de visiteurs, en hausse de 17,5% par rapport à 2009, avec, à la clef, des recettes estimées entre 12,6 et 13 milliards de dollars.