L’organisation des droits de l’Homme “Human Rights Watch” (HRW) a appelé le
Gouvernement provisoire à ouvrir des enquêtes indépendantes, rapides et
globales, sur les événements au cours desquels les forces de l’ordre ont tué des
manifestants désarmés, lors des protestations et des grèves qui ont précédé la
fuite du président déchu Ben Ali.
Dans son rapport sur les événements survenus, récemment, en Tunisie, et qui a
été présenté, samedi 29 janvier 2011, à Tunis, aux organes d’information, HRW a souligné la
nécessité de voir ces enquêtes identifier ceux qui ont tué à coups de feu des
citoyens, enfreignant ainsi la législation tunisienne, l’unité à laquelle ils
appartiennent et celui qui a donné les ordres de tirer ou qui a permis cela,
tout en garantissant à ces parties un procès équitable.
Le rapport indique, d’autre part, que “les forces de sécurité tunisiennes ont eu
recours à la force excessive dans la répression des manifestations des villes de
Tala et de Kasserine, ce qui a eu pour conséquence la mort de 21 personnes au
moins par armes à feu, uniquement dans ces deux villes entre le 8 et le 12
janvier 2011.
Le rapport ajoute que Kasserine et Thala sont deux villes parmi d’autres où les
forces de sécurité ont ouvert le feu sur les protestataires. D’autres morts ont
été enregistrés à Tunis, Menzel Bouzayane, Douz, Regueb, Bizerte et Zarzis”.
Il explique que “78 personnes ont été tuées et 94 blessés, au cours des semaines
de protestation, selon ce qui a été annoncé par le ministre de l’Intérieur du
Gouvernement de transition, Ahmed Friaa”.
Il a ajouté: “Nous sommes parvenus à travers nos rencontres avec les familles
des victimes et les rapports médicaux dont on a pris connaissance à mesurer
l’ampleur de la force meurtrière et que les blessures par des balles réelles ont
ciblé soit la tête, soit le cou soit le visage, ce qui n’est pas conforme avec
les législations internationales sur l’utilisation de la force”.
Les questions des journalistes ont porté, au cours de cette conférence,
notamment, sur les moyens devant être suivis pour exercer une pression à
l’échelle internationale afin d’extrader le président déchu et de le juger en
Tunisie, et les moyens de fournir l’immunité à certains individus impliqués dans
les meurtres dans la mesure où ils sont des témoins, ainsi que sur la hiérarchie
de commandement dans les régimes répressifs.
(Source : TAP)