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| à un guichet automatique de la banque chinoise ICBC à Pékin le 29 janvier 2011 (Photo : Frederic J. Brown) |
[30/01/2011 11:05:06] PEKIN (AFP) ICBC, première banque mondiale par sa capitalisation boursière, vient de doubler sa présence en Europe et multiplie les implantations dans le monde, en priorité pour servir des entreprises chinoises de plus en plus actives à l’international.
Depuis la mi-janvier, Industrial and Commercial Bank of China, qui avait déjà ouvert des agences à Londres, Moscou, Francfort et Luxembourg, a inauguré des succursales à Paris, Amsterdam, Bruxelles, Milan et Madrid.
Au même moment, elle profitait de la visite du président chinois Hu Jintao pour signer un accord en vue d’acquérir les 13 agences du réseau américain de Bank of East China à New York et en Californie.
Si l’accord est approuvé par le régulateur américain, ICBC deviendra la première banque contrôlée par le gouvernement chinois à racheter un réseau d’agences dans la banque de détail aux Etats-Unis.
En décembre, la banque chinoise a annoncé l’ouverture de succursales au Pakistan, après s’être portée candidate le mois précédent au rachat de la banque sud-coréenne Kwangju Bank.
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| à un guichet automatique de la banque chinoise ICBC à Pékin le 29 janvier 2011 (Photo : Frederic J. Brown) |
Selon son site internet, ICBC, qui emploie 386.000 personnes et sert 216 millions de clients, compte 162 succursales hors de Chine continentale et plus de 16.000 à l’intérieur du pays.
Parmi les quatre grandes banques d’Etat chinoises, c’est la Bank of China qui était chargée depuis les années 1980 de se doter d’un réseau international.
Mais les choses ont changé depuis que les entreprises chinoises ont été encouragées à investir à l’étranger et que Pékin cherche à y promouvoir l’usage du yuan.
“Actuellement, Bank of China et ICBC font à peu près jeu égal au niveau de leurs activités à l’étranger. Et il apparaît que c’est ICBC qui est en train de devenir la plus internationale des banques chinoises”, déclare à l’AFP Adam Breen, spécialiste du secteur bancaire chinois chez IHS Global Insight.
Cette internationalisation est le corollaire de celle des entreprises chinoises en général, souligne pour sa part Andy Xie, économiste indépendant à Shanghai. “Même les entreprises chinoises de taille moyenne se mondialisent. Si les banques chinoises ne leur offrent pas des services outre-mer, elles vont se tourner vers d’autres établissements, comme la britannique HSBC, qui sont présents à la fois en Chine et à l’étranger”.
Le mouvement n’en est qu’à son début.
“C’est une expansion qui démarre de très bas”, relativise Michael Pettis, à l’université Tsinghua de Pékin. Il relève que “la Chine est la deuxième économie mondiale mais seulement à la 8e ou 9e place en termes d’investissements directs” de ses entreprises dans d’autres pays.
A l’étranger, les banques chinoises vont surtout permettre aux entreprises chinoises d’investir ou de racheter des entreprises locales, avant de s’intéresser aux sociétés étrangères faisant des affaires avec la Chine.
A terme, elles pourraient toutefois entrer en compétition avec les banques locales sur des marchés étrangers en jouant sur les coûts, estime M. Pettis.
“Les banques chinoises pourraient devenir plus compétitives dans quelques années, comme l’étaient les banques japonaises dans les années 1980 en procurant des financements bon marché” à leurs clients, selon ce chercheur.
“Dans un avenir proche, nous nous concentrerons sur les marchés émergents, qui ont de bonnes perspectives de croissance. Quant au marché américain, nous l’abordons très prudemment”, a déclaré en marge du Forum de Davos le président d’ICBC, Jiang Jianqing, au Wall Street Journal.
Adam Breen estime que dans les pays développés, “la meilleure option pour les banques chinoises est de racheter des banques existantes. Mais elles risquent d’y rencontrer des obstacles réglementaires”. Aux Etats-Unis, les analystes s’attendent à un parcours du combattant pour ICBC avant que la banque chinoise ne soit autorisée à reprendre le réseau de Bank of East Asia.
