Après les mouvements populaires qu’a connus la Tunisie, des lendemains qui déchantent pour beaucoup de secteurs et pas mal d’entreprises. Maintenant c’est le moment des bilans, dont certains seront sans doute forcément salés. C’est le cas, notamment, de l’hypermarché Géant dont l’ampleur des dégâts physiques causés est exceptionnelle.
«Des médias parlent de 30 millions de dinars de dégâts, mais réellement le chiffre est beaucoup plus élevé», nous a déclaré Mohsen Zerelli, président du conseil d’administration de la société MEDDIS –Géant.
Toujours selon le responsable, toute la charpente de l’hypermarché (25.000 m²) est tombée et tout le stock est détruit à cause des incendies. M. Zerelli rappelle, dans ce cadre, que les installations anti incendies de l’hypermarché sont très modernes et fonctionnelles. «La société avait même renouvelé les certificats de la protection civile», ajoute-t-il
Le sinistre, d’une rare violence, a ravagé également l’administration ainsi que plusieurs boutiques et détruit l’ensemble des réseaux et équipements électriques.
En ce qui concerne la reconstruction, M. Zerelli a souligné que, actuellement, la société MEDDIS–Géant est en arrêt total, mais le conseil d’administration a décidé, le 26 janvier 2011, de mobiliser toutes les énergies pour reconstruire la société et de conserver les emplois (1.500 emplois directs).
A cet effet, la société a rassuré ses salariés quant au règlement de leurs salaires dans les délais en mettant notamment un plan d’occupation temporaire pour 750 d’entre eux.
Côté assurances, le président du conseil d’administration de MEDDIS–Géant nous a indiqué que la société est bien couverte par les assurances, bien que la couverture de la garantie «émeutes et mouvements populaires» se limite, seulement, à 25% des capitaux assurés.
Parallèlement, le responsable a précisé que la société vient de rassurer ses fournisseurs quant aux délais de paiement de ses engagements financiers.
Par ailleurs, notre interlocuteur a indiqué que MEDDIS–Géant a pris certaines mesures pour entamer la reconstruction de l’hypermarché, mais faute de la disponibilité des matériaux et des équipements, les travaux ne seront pas achevés avant janvier 2012.
Comme quoi, au final, la révolution tunisienne aura fait beaucoup de victimes collatérale, notamment plusieurs centaines de chômeurs, auxquels il faudra trouver de l’emploi.