à Londres (Photo : Ben Stansall) |
[31/01/2011 07:22:14] WASHINGTON (AFP) Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a révélé dimanche un plan pour diffuser “un déluge” de documents secrets au cas son site de dénonciation resterait définitivement fermé.
Dans un entretien exclusif dans l’émission “60 minutes” de la chaîne de télévision CBS, M. Assange a annoncé que son groupe avait “un système par lequel il pouvait diffuser des sauvegardes cryptées d’éléments qu’il n’avait pas encore publiés”.
“Il y a des sauvegardes distribuées parmi de très nombreuses personnes, environ 100.000, et tout ce dont nous avons besoin c’est de leur donner une clé cryptée qui leur permettra de continuer”, a-t-il souligné.
Le fondateur de WikiLeaks, qui fait actuellement l’objet d’une enquête criminelle sur la fuite de centaines de milliers de rapports et de dépêches diplomatiques, a précisé que cette clé ne serait distribuée qu’en dernier ressort.
“Si un certain nombre de personnes étaient emprisonnées ou assassinées, là nous aurions le sentiment que nous ne pouvons pas poursuivre (la diffusion des documents), et d’autres personnes devraient prendre le relais (de notre action) et nous pourrions donner les clés”, a-t-il ajouté.
Au cours de cet entretien, l’Australien de 39 ans a démenti être mû par des sentiments antiaméricains ou par d’autres mots d’ordre politiques, et a qualifié son groupe de “militant de la presse libre”.
“Il ne s’agit pas de sauver les baleines. Il s’agit de fournir aux gens l’information dont ils ont besoin pour savoir s’ils doivent défendre ou non les baleines”, a-t-il affirmé.
“C’est la matière brute dont on a besoin pour avoir une société juste et une société civile. Sans cela c’est comme de naviguer dans l’obscurité”, a-t-il estimé.
M. Assange a refusé de commenter les allégations suédoises de crimes sexuels qui ont conduit à le confiner dans une maison de la campagne britannique contre une caution en attendant une procédure d’extradition. Il a également refusé de parler de ses projets éditoriaux.
Il a gloussé lorsqu’on l’a interrogé au sujet de la diffusion d’une information sur la Bank of America et a refusé de confirmer ou d’infirmer qu’il le ferait.
“Toutes ces banques sont mal à l’aise et chacune se demande si ce n’est pas elle qui est visée”, a-t-il noté.
“Quand vous voyez des organisations qui ont commis des abus souffrir des conséquences de leurs abus alors que leurs victimes se relèvent… vous éprouvez un certain plaisir à être impliqué dans ce type d’activité”, a-t-il remarqué.
Au cours d’un interview avec le magazine Forbes en novembre dernier, M. Assange avait annoncé qu’une “mégafuite” de son site aurait pour cible au début de cette année une grande banque américaine.
Il avait fait savoir auparavant qu’il avait découvert un trésor de documents concernant la Bank of America, la plus grande des banques américaines, dont les actions ont perdu plus de 3% le 30 novembre peu après la publication de l’interview de Julian Assange au magazine Forbes.