établissements, le 15 juin 2010 à Madrid (Photo : Dani Pozo) |
[31/01/2011 19:36:42] MADRID (AFP) La Bourse semble la voie de secours privilégiée par les caisses d’épargne espagnoles, sommées par le gouvernement de trouver 20 milliards d’euros d’ici septembre, à l’image de la plus grande union de caisses, menée par Caja Madrid, qui a annoncé lundi sa prochaine cotation.
“La banque a l’intention de recourir au marché, d’entrer en Bourse, pour atteindre les niveaux de core capital (exigés par le) gouvernement”, a déclaré Rodrigo Rato, président de Caja Madrid et de la banque née de cette union, Banco Financiero y de Ahorros.
L’annonce a fait monter la Bourse de Madrid de 0,55%.
Une nouvelle révolution pour Caja Madrid, la plus vieille caisse d’épargne du pays, créée en 1838, après s’être mariée en décembre avec Bancaja, Caja Insular de Ahorros de Canarias, Caixa Laietana, Caja de Avila, Caja Segovia et Caja Rioja, une union opérationnelle depuis le 3 janvier.
Les sept caisses avaient déjà annoncé vendredi le transfert de leurs actifs et passifs à la banque née de leur union, disant espérer ainsi “rétablir la confiance des marchés et des investisseurs en l’économie espagnole”.
Après une année 2010 de fusions sous la pression des autorités, les caisses d’épargne espagnoles amorceraient ainsi en 2011, avec des entrées en Bourse, la deuxième étape forcée de leur transformation.
La recherche de capitaux promet d’être leur activité principale au printemps, alors que l’exécutif leur a donné sept mois pour améliorer leur niveau de core capital ou fonds propres “durs” (capital social et bénéfices en réserve), estimant qu’il leur faut pour cela 20 milliards.
Et comme le gouvernement espère transformer ce type d’établissements en banques cotées en Bourse, il se montre plus exigeant pour les caisses non cotées, qui devront atteindre un core capital de 9 à 10%, contre 8% pour les banques classiques.
Pour Banco Financiero y de Ahorros, qui affichait 7,04% fin décembre après avoir fait passer pour 9,2 milliards d’euros de provisions, il sera plus aisé de remplir ce critère en devenant une société cotée.
Pas étonnant que d’autres empruntent la même voie: la Caixa, plus grande caisse avant la création de l’union menée par Caja Madrid, a annoncé vendredi le transfert en Bourse d’ici août de son activité bancaire, dont elle gardera 81,1%.
Au total, les caisses envisagent de coter 15 à 20% de leur capital, selon le journal économique Cinco Dias.
Banco Base (Cajastur, Caja Mediterraneo, Caja Cantabria et Caja Extremadura) a déjà fait savoir qu’elle se lancerait en Bourse 15% en mai.
Selon Cinco Dias, Banca Civica (Caja Navarra, Cajasol, Caja de Burgos et CajaCanarias) devrait placer une part similaire, après l’échec de négociations avec le fonds américain JC Flowers, qui voulait prendre une part de 40% en échange d’un apport de 400 millions d’euros.
Si les capitaux privés ne sont pas au rendez-vous, le gouvernement agite la menace d’une nationalisation partielle pour une durée maximale de 5 ans, mais les caisses seraient obligées avant cela de se transformer en banque.
De manière opportune, la ministre de l’Economie Elena Salgado a indiqué lundi que le fonds d’aide public au secteur, le Frob, pouvait intervenir “dès maintenant”, sans attendre septembre, en achetant des actions des caisses le sollicitant.
En choisissant la voie boursière, les caisses d’épargne gardent tout de même leur statut, hérité des monts de piété du 18ème siècle et qui s’accompagne d’un fort engagement social et d’une identité régionale.
Pour se regrouper, la plupart des caisses ont opté pour un Système institutionnel de protection (SIP), modèle d’union qui leur permet de rester relativement autonomes et de conserver leur statut spécial.
Ainsi, Banco Financiero y de Ahorros regroupe tous les actifs et passifs des sept partenaires et mutualise leurs bénéfices, mais chaque caisse garde la gestion des actifs dans sa région.