ût 2010 à Washington. (Photo : Nicholas Kamm) |
[01/02/2011 05:20:55] NEW YORK (AFP) Le groupe internet américain Google a annoncé lundi qu’il avait coopéré avec Twitter durant le week-end pour mettre en place un système permettant aux Egyptiens d’envoyer des messages sur le site de microblogs par téléphone, en contournant le blocage d’internet.
“Cela marche déjà et tout le monde peut ‘tweeter’ en laissant simplement un message téléphonique à l’un des numéros internationaux suivants: +1 650 419 4196 ou +39 06 62 20 72 94 ou + 97 316 199 855. Le service mettra instantanément le message (sur Twitter) en utilisant le mot-clé #egypt”, ont annoncé des responsables de Google sur le blog officiel du groupe.
“Aucune connexion internet n’est nécessaire. Les gens peuvent écouter les messages en composant les mêmes numéros de téléphone ou en allant (sur le site internet) twitter.com/speak2tweet”, ont-ils ajouté.
“Nous espérons que cela contribuera à aider les gens en Egypte à rester connectés dans cette période très difficile. Nous pensons à tout le monde là-bas”, concluent Ujjwal Singh, le co-fondateur de la société SayNow, qui vient de se faire racheter par Google, et AbdelKarim Mardini, directeur produits pour le Moyen-Orient et l’Afrique.
Cette annonce de Google intervient alors que selon le site américain Renesys, spécialisé dans la surveillance du web, le dernier fournisseur d’accès à internet qui fonctionnait encore en Egypte, celui du groupe Noor, a été bloqué lundi.
Google, dont la devise est “ne pas faire le mal”, est un défenseur affiché de la défense de la liberté d’internet.
Il y a un an il avait menacé de quitter la Chine si c’était le prix à payer pour refuser la censure de son moteur de recherche. Depuis lors, le groupe californien permet aux internautes chinois de contourner la censure en accédant à son moteur de recherche basé à Hong Kong.
Par ailleurs, selon le Wall Street Journal, la famille d’un cadre de Google en Egypte est sans nouvelle de lui depuis vendredi.
“Wael Ghonim, qui selon son profil posté sur (le réseau social pour professionnels) LinkedIn est chef du marketing de Google au Moyen-Orient et en Afrique, n’a plus donné de nouvelle depuis vendredi 18h, selon son fère Hazem”, a indiqué le quotidien.
Sollicité par l’AFP, un porte-parole de Google s’est refusé à commenter l’information. “Nous nous préoccupons beaucoup de la sécurité de nos employés, mais pour protéger leur vie privée nous ne fournissons pas de commentaire sur leur situation individuelle”, a-t-il dit.
Le journal a relevé que la page de M. Ghonim sur Facebook cite l’opposant égyptien Mohamed el-Baradei parmi les personnalités qu’il admire.
Un message de M. Ghonim sur Twitter remontant au 24 janvier indique qu’il entendait participer aux manifestations du lendemain en Egypte, “malgré tous les avertissements de mes proches et de mes amis”.
Dans un message daté du 27 janvier il écrivait: “Priez pour l’Egypte. Très inquiet. Il semble que le gouvernement prépare un crime de guerre demain contre le peuple. Nous sommes tous prêts à mourir”.