La Cour des comptes dénonce le déclin et le “blocage social” au port de Marseille

photo_1296734595051-1-1.jpg
ève, le 12 janvier 2011 (Photo : Damien Meyer)

[03/02/2011 12:05:59] MARSEILLE (AFP) Un rapport provisoire de la Cour des comptes pointe une “situation de blocage social” au Grand port maritime de Marseille (GPMM), cause essentielle, selon elle, du “déclin” du premier port français, selon des extraits publiés jeudi dans la presse.

La Cour des comptes, qui publiera son rapport définitif le 8 février, relève que “excepté dans les croisières”, le port de Marseille, “ne cesse de perdre des parts de marché”, selon des extraits cités par le Figaro et la Provence.

“Le bilan de GPMM est très médiocre: le port a échoué à s’inscrire, contrairement à ses concurrents dans l’exceptionnel dynamisme du marché des conteneurs”, souligne la Cour, selon les mêmes sources.

Selon des résultats annoncés lundi, le trafic total de marchandises au port a légèrement progressé de 3% en 2010, après avoir été fortement pénalisés en 2009 par la crise économique. Mais, en Europe, Marseille-Fos recule d’une place et se situe désormais au cinquième rang, derrière Rotterdam, Anvers, Hambourg et Amsterdam.

Pour la Cour, “un des facteurs essentiels, sinon le principal, de ce déclin tient à la fiabilité insuffisante du port, due à un climat social dégradé, avec une alternance de périodes de calme et de crise, souvent violentes”.

Elle relève que le “paysage social est dominé par un syndicat qui tire sa force de l’histoire”, en référence à la CGT, majoritaire tant sur les bassins Est (Marseille ville) que Ouest (Fos-sur-Mer), et qui n’hésite pas “à bloquer tout accord collectif”.

Elle souligne par ailleurs “une volonté de réforme qui se délite trop souvent, notamment faute d’une détermination suffisante des autorités de l’Etat”.

La Cour pointe également la faiblesse du temps de travail des principaux salariés du port, conducteurs de grues et de portiques, qui ne travaillent de façon effective que 14 heures par semaine à Fos et 12 heures à Marseille, pour une rémunération comprise entre 3.500 et 4.500 euros nets, grâce notamment à des “gratifications illégales”.

Ce rapport intervient alors que le port de Marseille est de nouveau confronté à un mouvement de blocage pour obtenir des départs anticipés à la retraite au titre de la pénibilité. Il avait subi un blocage d’une durée historique à l’automne 2010, où les bassins Ouest étaient restés paralysés durant 33 jours.