éléphonie Vodafone (Photo : Ben Stansall) |
[03/02/2011 14:24:24] LONDRES (AFP) Le géant britannique de la téléphonie mobile Vodafone a déploré jeudi avoir été obligé de diffuser à ses abonnés en Egypte des messages officiels, sans qu’ils soient clairement attribués au gouvernement, et affirme s’en être plaint aux autorités.
Dans un communiqué publié à Londres, Vodafone a expliqué que les autorités égyptiennes faisaient usage, depuis le début des manifestations antigouvernementales, d’une loi contraignant les opérateurs de téléphonie mobile du pays (Vodafone, Mobinil et Etisalat) à relayer des messages officiels à destination de la population, sous forme de SMS.
Le groupe, qui n’a pas détaillé les messages concernés, a assuré qu’il n’avait aucun contrôle sur leur contenu, et qu’il s’était plaint auprès des autorités qu’ils ne soient pas attribués clairement au gouvernement. Il a qualifié cette situation d'”inacceptable”.
D’après des journalistes de l’AFP en Egypte, un de ces SMS diffusés par les opérateurs à la demande des autorités disait: “Les forces armées veillent à votre sécurité et n’auront pas recours à la violence contre ce grand peuple”.
Un autre exhortait “chaque mère, père, soeur et frère, et tout citoyen honorable” à “protéger le pays”.
“A la jeunesse d’Egypte: méfiez vous des rumeurs, écoutez la voix de la raison, l’Egypte est au-dessus de tout, préservez-là”, assurait un troisième.
Les opérateurs mobiles en Egypte, dont Vodafone Egypt, ont également été contraints à plusieurs reprises de suspendre leurs services dans certaines zones à la demande des autorités. Celles-ci ont aussi coupé pendant cinq jours l’accès à internet dans tout le pays, dans l’espoir d’entraver le mouvement de protestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak.