ésident de la Banque centrale européenne devant la presse à Francfort, le 2 décembre 2010 (Photo : Arne Dedert) |
[03/02/2011 15:09:04] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) continue à miser sur une inflation contenue à moyen terme, a déclaré jeudi son président Jean-Claude Trichet, qui voit toutefois comme le mois dernier des pressions inflationnistes à court terme.
“Nous sommes tout à fait en conformité avec l’appréciation que nous avions le mois dernier”, a déclaré M. Trichet à l’issue de la réunion mensuelle des gouverneurs de la BCE sur les taux, “nous continuons à voir des manifestations de pressions inflationnistes, principalement à cause des prix de l’énergie et des matières premières”.
Le fait que la BCE porte le même jugement que le mois dernier sur l’inflation, alors que celle-ci a été plus haute en janvier qu’en décembre en zone euro témoigne du souci de M. Trichet de “ne pas envoyer de nouveaux signes de durcissement”, estime Carsten Brzeski, d’ING.
Certes “l’inflation va probablement rester au-dessus de 2% la plus grande partie de 2011, avant de redescendre vers la fin de l’année”, a prédit M. Trichet, alors que la hausse des prix en zone euro a atteint 2,4% en janvier, après 2,2% en décembre.
Le prix du pétrole a repassé cette semaine la barre des 100 dollars le baril, alors que l’Egypte est en proie à de sévères troubles politiques. “Nous observons avec une attention extrême les tensions géo-politiques actuelles et leurs possibles répercussions”, a commenté M. Trichet, ajoutant toutefois que les prix de l’énergie étaient orientés à la hausse déjà avant les tensions en Afrique du Nord.
Mais à moyen et long terme, la BCE attend une inflation qui reste contenue dans la limite de 2% qui constitue son plafond de tolérance. Or, “ce qui compte, ce n’est pas l’inflation immédiate mais le moyen terme”, a indiqué M. Trichet.
“Il peut y avoir des pics de temps en temps, et à d’autres moments des niveaux très bas d’inflation, mais ce qui compte c’est qu’à moyen terme l’inflation soit proche de 2%, inférieure à 2%”, a-t-il ajouté, manifestement soucieux de désamorcer les spéculations sur une hausse des taux prochaine.
“La tonalité générale du communiqué de la BCE et des commentaires de M. Trichet soutient l’appréciation que la BCE ne va pas relever ses taux avant le quatrième trimestre 2011”, commentait Howard Archer, de Global Insight.