Depuis la révolution une question me taraude l’esprit, pour ne rien vous cacher.
Depuis que les photos du président ont été décrochées, par des administrations,
c’est normal, mais des autres lieux, que nous connaissons tous et partout!! En
fait, pourquoi nous accrochons la photo du Président?
Le plus petit commerce, le «hammas» du coin, des fois, accrochait la photo soit
officielle soit moins officielle mais toujours présidentielle. Les bureaux, tous
les bureaux étatiques mais aussi dans certaines entreprises privées accrochaient
la photo. Certains y ajoutaient le texte de la Déclaration du 7 Novembre dans un
cadre doré; d’autres, chanceux parmi les hauts cadres, y allaient même de leur
propre photo avec Ezzine (him self).
On plaisantait en se demandant, à nos amis commerçants ayant omis d’accrocher
leur talisman, qu’ils risquent de se faire interroger pour manque de «Patente»
accrochée. Certains d’entre eux, poussant le zèle, accrochaient plusieurs
attestations de remerciements du RCD. On savait bien que ces remerciements ont
un prix en pièces sonnantes et trébuchantes.
Au fait, cette vilaine pratique d’accrocher la tronche présidentielle nous vient
de deux origines différentes.
La première est bien sûr française puisque les français ont cette habitude
d’accrocher la photo du président mais seulement dans les administrations
publiques. La deuxième origine vient des pays de l’ancien bloc socialiste et de
l’ex-URSS où le secrétaire général du Parti était divinisé depuis l’époque de
Staline. Cette pratique est partagée d’ailleurs par plusieurs pays arabes, nos
frères aimant eux aussi leurs dirigeants «bien aimés».
Ainsi, il faudrait d’abord que nous cessions de mettre la photo du président
partout. Au fait, beaucoup de Tunisiens ne veulent plus de fonction
présidentielle sauf honorifique pour recevoir les ambassadeurs et remercier les
sportifs. Alors prenons la décision collective de ne plus jamais accrocher une
photo d’un dirigeant politique quelconque tellement nous en avons accroché
pendant plus de 50 ans de règne du Parti destourien et de ses deux présidents,
Bourguiba et Ben Ali.