Le Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris, le 1er octobre 2008 (Photo : Stephane de Sakutin) |
[05/02/2011 12:00:38] PARIS (AFP) La Bourse de Paris qui a flirté ces derniers jours avec ses meilleurs niveaux depuis octobre 2008 avant de s’essoufler, va chercher la semaine prochaine de nouveaux relais de croissance dans les publications de sociétés pour l’aider à dissiper ses inquiétudes liées au Proche-Orient.
Au cours de la semaine écoulée le CAC 40 a gagné 1,12% et terminé vendredi à 4.047,21 points.
Mardi, la Bourse de Paris avait réussi à se hisser au-dessus des 4.070 points, un record depuis la crise financière.
Mais “les incertitudes de plus en plus élevées en Egypte ont mis une chape de plomb sur le marché l’empêchant d’aller au-delà”, souligne Isabelle Enos, gérante d’actions de B* Capital.
Les tensions se sont poursuivis vendredi, de gigantesques manifestations réclamant toujours le départ du président Hosni Moubarak. Plusieurs inconnues vont continuer à peser la semaine prochaine, font valoir les analystes.
“On craint une contagion à d’autres pays de la région et un éventuel départ de M. Moubarak pose des questions sur la stabilité politique de l’Egypte”, résume Yves Marçais, vendeur d’actions de Global Equities.
L’Iran a appelé vendredi à une révolution islamique en Egypte, estimant que le modèle de la révolution iranienne de 1979 était en train de se répandre comme un “tremblement de terre” dans le monde arabe.
“Les inquiétudes se concentrent surtout sur la perspective d?un blocage du canal de Suez”, soulignent les analystes d’EFG Asset Management.
Certes, le pays n’est pas un gros producteur de brut, mais il abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l’oléoduc Suez-Méditerranée, d’où une tension sur les prix du baril qui s’échange au-dessus des 100 dollars.
Mais dans l’immédiat, de nombreuses nouvelles macroéconomiques “ont réussi à soutenir le marché cette semaine, masquant ces tensions géopolitiques”, souligne Christian Parisot, analyste d’Aurel.
La Banque centrale européenne (BCE) a laissé son principal taux directeur inchangé à 1% et n’a pas agité le spectre d’une reprise rapide de l’inflation. De leur côté, l’Allemagne et la France ont proposé un “pacte” visant à renforcer la coordination au sein de la zone euro pour éviter de nouvelles crises de la dette.
La semaine prochaine, très peu de nouvelles macroéconomiques sont attendues. Aux Etats-Unis, la balance commerciale et l’indice de confiance des ménages (publiés vendredi) ne devraient pas avoir “de réel impact sur le marché”, selon M. Parisot.
Les investisseurs chercheront donc plutôt un soutien du côté des entreprises alors que plusieurs vedettes de la cote parisienne, comme ArcelorMittal (mardi), Sanofi-Aventis (mercredi), L’Oréal (jeudi) ou encore Total (vendredi) vont publier leurs résultats annuels.
“On surveillera particulièrement des sociétés comme Alstom ou Total”, commente Mme Enos. “Elles sont à l’origine de l’embellie du marché parisien depuis le début de l’année”, souligne-t-elle.
Dans les secteurs qui ont bien progressé en 2010, comme le luxe, “la moindre petite déception pourrait encourager les investisseurs à prendre des bénéfices”, avertit-elle.