La Société tunisienne automobile, financière, immobilière et maritime (STAFIM), concessionnaire automobile du constructeur automobile français, Peugeot, n’a pas échappé au tsunami de la révolution.
La vacance générée par le départ-disparition de son PDG, Mehdi Ben Gaied, fiancé de la fille cadette de l’ex-président Ben Ali, Halima, lequel avait racheté, au mois d’août 2010, par Holding Azur, filiale de Princess Holding de Sakher El Materi, fait, actuellement, l’objet de moult cogitations et supputations.
Dans une première étape, Moncef Jerraya, ex-PDG de Stafim, a été nommé, dans l’urgence administrateur délégué, au cours d’une réunion. Celle-ci a groupé deux commissaires aux comptes, un avocat conseil, le DGA Zied Ammar, trois administrateurs (deux représentants de Peugeot France et Firas Saied, administrateur judiciaire de Princess holding. Ce dernier aurait été là à titre individuel. Il se serait abstenu, lors du vote de la nomination de Moncef Jerraya. Ce dernier a été coopté en attendant la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire. Cette nomination serait illégale en raison de l’absence de quorum, aux yeux de certains avocats.
Selon nos informations, une réunion du conseil d’administration était prévue pour ce lundi 7 février 2011 mais a été annulée à la dernière minute. Cette réunion devait prendre trois éventuelles décisions: soit confirmer la nomination de Moncef Jerraya, soit nommer un nouveau PDG, soit désigner un administrateur judiciaire.
En attendant, le commissaire aux comptes a fait déjà son boulot et aurait sollicité des juridictions compétentes la nomination d’un administrateur judiciaire qui aura alors toute la latitude de nommer le PDG qu’il estime le mieux indiqué pour la Stafim.
Pour revenir à M. Jerraya, rappelons qu’il avait cédé, au mois de juillet, la totalité de sa participation (4,5%) dans la société tout autant que les autres actionnaires. Pour ne citer que les plus importants: la Société tunisienne de banque (20%), BIAT (20%), Banque tuniso-koweitienne (10%), Banque nationale agricole (5%), Groupe des assurances de Tunisie (4%) Inoplast (2,68%), Mokhtar Fakhfakh (0,65%).
Depuis, Holding Azur détenait 66% du capital de Stafim, le reste étant détenu par Peugeot France. Pour boucler son schéma de financement, Holding Azur avait contracté des crédits auprès des banques de la place (Zitouna Banque, Arab tunisian bank, BNA ….). Le non dit dans cette affaire, c’est qu’Azur Holding avait présenté comme seule garantie la valeur des actions de Stafim.
Autre problématique que la Stafim devrait résoudre dans les meilleurs délais: la gérance de Stafim gros (sachant que Stafim comprend deux filiales: Stafim SA et Stafim gros, vente des pièces de rechange). Deux gérants sont à la tête de Stafim gros: Mehdi Ben Gaied et Mahmoud Abdelkéfi. Légalement, en l’absence du premier, c’est le second qui demeure le gérant légal de fait de «Stafim gros».
Or, Mahmoud AbdelKéfi, dont la gérance s’achève légalement en mai 2013, a été sommé par un commando mené par le secrétaire général du syndicat des ateliers de Stafim gros, Cherif Glaïi, de quitter son bureau.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le gérant légal de Stafim Gros ne serait pas du goût de Peugeot France. Ses représentants projetteraient de convoquer une Assemblée générale pour le limoger.
M. Abdelkéfi, qui pense n’avoir rien fait d’illégal pour mériter un éventuel limogeage, entend faire prévaloir tous ses droits et même réclamer des dommages et intérêts.
Affaire à suivre.