L’emploi des jeunes au coeur de la rencontre des partenaires sociaux

photo_1297144536064-1-1.jpg
Industrie de Caen (Photo : Mychèle Daniau)

[08/02/2011 05:58:34] PARIS (AFP) Le patronat et les syndicats se retrouvent mardi 8 février au siège du Medef à Paris pour débattre de l’emploi des jeunes, une question unanimement jugée cruciale mais qui ne devrait pas connaître de solution révolutionnaire.

L’emploi des jeunes, ou plutôt leurs difficultés d’emploi puisqu’un jeune actif sur quatre est sans travail, est un des sujets prioritaires de l’agenda social 2011-2012 dont sont convenus les syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC et Force ouvrière) et le patronat (Medef, UPA, Confédération générale des petites et moyennes Entreprises) le 10 janvier, à l’ouverture de leur cycle de négociations sociales.

“La situation est grave”, déclarait récemment lors d’un colloque consacré à cette question Laurent Berger, de la CFDT, en soulignant que le bond que le chômage des jeunes avait fait depuis septembre 2008 et la dégradation générale de l’emploi sur fond de crise financière internationale.

Lors de leur premier rendez-vous, les partenaires sociaux se sont fixé pour objectif de “convenir rapidement de mesures concrètes” sur le “logement, le transport, la restauration, l’orientation, les stages” des jeunes pour faciliter leur accès au marché du travail.

Pour le Medef, ces “outils concrets” sont une première étape dans la solution du problème, qui permettront des avancées rapides, les difficultés de logement et le coût des transports pouvant être des freins à l’entrée des jeunes dans le monde du travail.

Gabrielle Simon, de la CFTC, reconnaît que cela peut être “la première marche d’un long escalier” mais, pour elle, “l’ambition de la négociation est très limitée”, réduite à des “éléments périphériques autour de l’emploi”. Elle en attribue la responsabilité au patronat qui “sait qu’avoir plus d’ambition, ça nécessite plus d’engagement”. “Et est-ce qu’il a véritablement envie de s’engager ?”, s’interroge-t-elle.

La CGT estime également insuffisant de “discuter du logement et des transports” et refuse de rester “dans le bricolage, le rafistolage”.

Quant à la CFDT, qui accepte volontiers de parler de ces sujets concrets, elle appelle aussi à un accompagnement renforcé pour les jeunes demandeurs d’emploi et à des objectifs forts en matière d’alternance.

La CFTC travaille à une série de propositions. Parmi elles pourraient figurer “des mesures au travers du un pour cent” logement ou “une participation de l’entreprise pour le transport des stagiaires”.

Les partenaires sociaux pourraient aussi évoquer les pratiques des entreprises qui favorisent la précarité des jeunes à coups de stages hors cursus ou ne leur accordent que des contrats à durée déterminée, “une chose incroyablement anxiogène”, aux dires mêmes de la patronne du Medef, Laurence Parisot, “tout à fait opposée aux stages qui ne sont pas des stages”.