Ontario (Photo : Fabrizio Costantini) |
[08/02/2011 13:05:21] MILAN (Italie) (AFP) Le gouvernement italien a annoncé une rencontre au sommet samedi avec le patron de Fiat Sergio Marchionne qui a suscité une vive polémique, en déclarant qu’en cas de fusion Fiat-Chrysler, la nouvelle entité pourrait être “basée” aux Etats-Unis.
“Le président du conseil des ministres, Silvio Berlusconi, rencontrera samedi matin le directeur général de Fiat, Sergio Marchionne”, a indiqué lundi soir la présidence du conseil dans un communiqué.
Trois ministres (Economie, Industrie et Travail) et le sous-secrétaire à la présidence du conseil Gianni Letta, bras droit de Berlusconi, seront présents.
M. Marchionne, qui pourtant avait assuré en janvier que Fiat ne projetait pas pour le moment de fusionner avec son partenaire américain Chrysler, a estimé vendredi à San Francisco que les deux groupes pourraient former “une seule entité dans les deux ou trois prochaines années” qui “pourrait être basée ici” aux Etats-Unis.
Fiat a précisé mardi que M. Marchionne, qui dirige Fiat et Chrysler, se référait à l'”hypothèse” d’une cotation en Bourse aux Etats-Unis du groupe après une éventuelle fusion, et non à son siège social.
L’entreprise a aussi indiqué qu’en cas de fusion, le nouvel ensemble aurait dans tous les cas plusieurs sièges: l’un à Turin (nord), siège actuel de Fiat, pour l’Europe, l’un à Detroit, siège de Chrysler, pour les Etats-Unis, l’un au Brésil pour l’Amérique latine et un autre en Asie.
En Italie, où l’on craint un désengagement du groupe et où Fiat fait figure de symbole national, M. Marchionne fait désormais régulièrement polémique, alors qu’il était admiré pour avoir redressé Fiat qu’il dirige depuis 2004.
“Samedi, je demanderai à Marchionne de s’engager à investir dans notre pays et de rester avec la tête et le coeur” en Italie, a déclaré lundi soir le ministre de l’Industrie, Paolo Romani.
Le ministre du Travail Maurizio Sacconi a toutefois jugé qu’en cas de fusion, le groupe “serait inévitablement basé à plusieurs endroits”, soulignant que ce qui comptait en premier lieu “pour l’enracinement dans notre pays, c’est la réalisation des investissements”.
Susanna Camusso, la secrétaire générale de la CGIL, premier syndicat italien, a appelé de son côté à une “grande mobilisation”.
Le patron italo-canadien est accusé par certains syndicats et une partie de la gauche de “chantage” pour avoir fait adopter en janvier un accord durcissant les conditions de travail dans l’usine de Mirafiori de Turin, qu’il veut étendre aux autres usines italiennes en échange d’investissements.
Fiat a pris le contrôle opérationnel de Chrysler en juin 2009 et augmenté le mois dernier sa part de 20 à 25%. Il envisage d’exercer son option pour grimper à 51% avant le retour en Bourse de l’américain prévu à la fin de l’année.
Les deux partenaires visent une capacité de production de 6 millions de véhicules en 2014, contre moins de 4 millions actuellement.