Trains à grande vitesse : la Maison Blanche veut 53 milliards sur 6 ans

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ésident Barack Obama le 7 février 2011 à Washington (Photo : Tim Sloan)

[08/02/2011 20:26:43] WASHINGTON (AFP) La Maison Blanche a présenté mardi un plan de 53 milliards de dollars sur six ans pour développer des lignes de train à grande vitesse aux Etats-Unis, dans la foulée du souhait énoncé par le président Barack Obama d’investir dans les infrastructures.

Le vice-président Joe Biden a indiqué que l’administration proposerait dans son prochain budget annuel, qui sera présenté au milieu du mois, de consacrer huit milliards de dollars à “l’augmentation de l’accès des Américains aux services de trains à grande vitesse”.

Cet investissement qui devra recevoir l’approbation d’un Congrès où les adversaires républicains de MM. Obama et Biden sont en position de force, donnerait le départ d’un plan visant à permettre à 80% des Américains d’avoir accès au train à grande vitesse d’ici à 25 ans, selon M. Biden.

L’investissement s’élèverait au total à 53 milliards de dollars sur 6 ans, a précisé la Maison Blanche.

Les républicains ont sans surprise réagi avec hostilité, le président de la sous-commission des transports ferroviaires à la Chambre des représentants, Bill Shuster, affirmant que ce n’est “pas au gouvernement de développer le train à grande vitesse américain”, mais aux entreprises privées.

Tant le président que le vice-président soulignent que le développement du réseau national de chemin de fer transportant des passagers, Amtrak, qui souffre actuellement des conséquences d’années de délaissement, constituerait l’un des piliers de la future prospérité des Etats-Unis.

Les républicains dénoncent en Amtrak un “système de style soviétique” structurellement déficitaire.

Lors de son discours sur l’état de l’Union le 25 janvier, M. Obama avait appelé les Etats-Unis à investir dans les fondamentaux que sont à ses yeux l’enseignement, la recherche et les infrastructures afin de résister à la montée en puissance de pays comme l’Inde et la Chine.

“En tant que passager et défenseur de longue date d’Amtrak, je comprends l’intérêt d’investir dans un réseau ferroviaire moderne qui aidera à relier les habitants, réduira les embouteillages et créera des emplois de qualité et qualifiés qui ne pourront pas être délocalisés”, a affirmé M. Biden, qui s’exprimait dans une gare de Philadelphie (Pennsylvanie, est).

Le plan présenté mardi, qui complète de précédentes annonces en la matière de MM. Obama et Biden, prévoit trois types de réseaux ferroviaires, dont un réseau national qui verrait les convois évoluer entre 200 et 400 km/h.

“Aux Etats-Unis, nous mettons un point d’honneur à rêver à de grandes choses”, a lancé le secrétaire au Transports de M. Obama, Ray LaHood. Selon lui, “cet investissement dans un réseau de trains à grande vitesse américain nous permettra (…) d’être compétitifs au XXIe siècle”.

Très étendus, les Etats-Unis ont favorisé l’automobile et l’avion après la Seconde Guerre mondiale, délaissant leur réseau de trains qui est aujourd’hui vétuste et inefficace, alors que le Japon, l’Europe et dernièrement la Chine ont multiplié les projets.

L’engorgement des aéroports, les embouteillages, la hausse du prix des produits pétroliers et la lutte contre le réchauffement climatique semblent donner une nouvelle chance aux chemins de fer, mais le coût de la construction d’un réseau moderne devrait se chiffrer en centaines de milliards de dollars.

Sur la seule ligne théoriquement “à grande vitesse” en service actuellement aux Etats-Unis, l’axe Washington-Boston, la moyenne ne dépasse pas 132 km/h entre la capitale fédérale et New York.