ût 2010 (Photo : Stan Honda) |
[09/02/2011 18:39:16] FRANCFORT (Allemagne) (AFP) Deutsche Börse et NYSE Euronext ont annoncé mercredi vouloir créer la première Bourse du monde, qui règnerait sur New York comme Francfort en passant par Paris, répliquant ainsi au mariage annoncé des places de Londres et de Toronto.
Deutsche Börse, qui pilote la place de Francfort et NYSE Euronext (Paris, New York, Bruxelles, Lisbonne et Amsterdam) ont fait état de “négociations avancées” pour une fusion des deux groupes, dans laquelle les actionnaires de l’allemand seraient majoritaires.
Les deux sociétés ont prévenu dans un communiqué que l’issue des discussions était encore ouverte. Ensemble, elles formeraient la première place boursière au monde.
Le nouveau groupe aurait un double siège, à Francfort et New York, et la fusion permettrait de dégager 300 millions d’euros annuels d’économies, selon eux. Les actionnaires de Deutsche Börse seraient majoritaires, avec 59% à 60% des parts.
La première Bourse mondiale serait présidée par Reto Francioni, l’actuel patron à Francfort, et dirigée par Duncun Niederauer à New York, tandis que le comité exécutif du groupe serait composé à parts égales de dirigeants des deux entreprises.
Un rachat de l’opérateur de la Bourse de Paris, Euronext, par celui de la place financière des rives du Main, Deutsche Börse, “poserait des problèmes de concurrence”, avait toutefois estimé Markus Huber, analyste chez ETX Capital, quelques minutes avant l’annonce officielle des pourparlers.
Au cours de vendredi, respectivement à Francfort et New York, la capitalisation boursière de Deutsche Börse s’élevait à 11,3 milliards d’euros, et celle de NYSE Euronext à 9,18 milliards de dollars (6,71 milliards d’euros).
Si l’action Deutsche Börse a été suspendue de 15h21 GMT à 16h30 GMT, soit l’heure de la clôture à Francfort, en revanche celle de NYSE Euronext a bondi de près de 20% à New York peu après l’annonce de la fusion.
L’opération a un air de déjà vu pour la société de Francfort, qui avait déjà tenté en 2006 de se rapprocher d’Euronext, mais à l’époque les actionnaires de la Bourse européenne lui avaient préféré un mariage avec la Bourse de New York, finalement scellé en 2007.
Depuis, la consolidation des places boursières internationales n’a jamais cessé.
Le mouvement est dicté par la rivalité croissante entre les opérateurs historiques pour séduire les entreprises candidates à la cotation et par l’apparition de nouveaux acteurs, qui ont brisé le monopole dont jouissaient les Bourses traditionnelles et grignotent peu à peu leurs parts de marché, les poussant à se regrouper.
Ce phénomène, encouragé par une directive européenne sur l’ouverture à la concurrence du marché des opérations boursières, est par exemple illustré par l’ascension fulgurante de plate-formes telles que Chi-X ou Bats.
Mercredi matin, les Bourses de Toronto et de Londres, grande concurrente d’Euronext et de Deutsche Börse, ont annoncé leur fusion pour créer un nouveau groupe boursier transatlantique, qui entend capitaliser sur l’engouement planétaire pour les matières premières