Le secteur du cuir et de la chaussure est l’un des secteurs qui a subit les
dérives de la crise économique mondiale. En 2009, les échanges commerciaux ont
considérablement baissé, essentiellement au niveau des exportations, soit -9,2%,
avec -1,99% au niveau des importations. Au terme de l’année 2010, le secteur
semble renouer avec l’activité normale. Selon le Centre National du Cuir et
Chaussures (CNCC), les exportations ont atteint 968 MDT, soit une évolution de
19,4% par rapport à 2009 (810,6 MDT). Les importations ont augmenté de 15,5%,
soit 632,6 MDT contre 547,6 MDT en 2009. La balance commerciale affiche, ainsi,
un taux de couverture de 153%.
Sur les marchés à l’export, l’Italie, la France et l’Allemagne se classent dans
les premières positions, accaparant 87% des exportations globales du secteur,
soit respectivement 456,9 MDT, 260 MDT et 124,7 MDT. L’Espagne se positionne en
4ème place avec 17,8 MDT, représentant 1,8% des exportations globales. Les
principaux fournisseurs de la Tunisie, durant cette période, sont également
l’Italie, la France et l’Allemagne, enregistrant respectivement 318 MDT (50.3%
des importations), 129.3 MDT (20.4%) et 72.7 MDT (11.5%). La part de ces trois
pays dans les importations est de 82.2%. L’Espagne vient ensuite avec 23,4 MDT,
représentant 3,7%.
Le
CNCC indique que les entreprises étrangères installées en Tunisie ont réalisé
la part la plus importante des exportations du secteur avec 648.6 MDT, soit 67 %
des exportations globales. Les entreprises totalement exportatrices à capitaux
mixtes ou totalement tunisiens ont cumulé 208.1 MDT soit 21,5% des exportations
globales. On souligne que 11% de ces exportations sont réalisées par les
entreprises travaillant essentiellement pour le marché local soit 106.5 MDT. De
même pour les importations, les entreprises off shore ont réalisé 85 % des
importations globales du secteur soit 537.7 MDT contre 75.9 MDT assurés par les
entreprises du marché local.
Il est à noter que le secteur du cuir et de la chaussure emploie plus de 40
mille personnes dont 35 mille œuvrant dans le secteur industriel et 8 mille dans
le secteur artisanal. Il fait partie des secteurs qui ont été touchés par les
derniers événements. Dans une réunion récente avec le ministre de l’Industrie et
de la Technologie, les professionnels du secteur ont évoqué les difficultés de
redéploiement des unités industrielles dans le secteur. Ils ont, ainsi, souligné
la prolifération des produits d’importation anarchique, les créances de
certaines entreprises auprès de la sécurité sociale mais aussi la question du
fisc et la relation avec les banques à la lumière de la conjoncture actuelle.
Nous y reviendrons…
