Un ancien de WikiLeaks règle ses comptes avec Julian Assange

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évrier 2011 à Berlin. (Photo : Lukas Kreibig)

[10/02/2011 14:53:23] BERLIN (AFP) Irresponsable, asocial, et même bourreau d’un chat…. Un dissident de WikiLeaks a attaqué jeudi Julian Assange, le fondateur du site web consacré aux fuites d’informations confidentielles, en présentant à Berlin son livre de “révélations” sur l’organisation, véritable brûlot.

Daniel Domscheit-Berg, un Allemand, âgé de 32 ans, qui dit avoir été l’ancien bras droit de M. Assange pendant trois ans jusqu’à leur rupture en septembre, a affirmé que ce dernier était “asocial”, qu’il passait son temps à cacher la vérité à ses collègues, et avait la prétention de tout diriger.

“Les enfants ne devraient pas jouer avec des armes à feu”, a-t-il estimé, en parlant de la façon dont Julian Assange exploitait les informations confidentielles, au cours d’une conférence de presse pour promouvoir “Inside Wikileaks. Dans les coulisses du site Internet le plus dangereux du monde”, qui doit paraître vendredi dans 16 pays.

Le livre, qui reprend des accusations souvent formulées dans des interviews par M. Domscheit-Berg, entend “dire toute la vérité” et “s’opposer au culte” d’Assange, a affirmé son auteur, qui fut porte-parole de WikiLeaks en Allemagne sous le pseudonyme de “Daniel Schmitt”.

M. Domscheit-Berg, un informaticien de formation, a accusé M. Assange de faire peu de cas de la protection des sources qui ont permis à WikiLeaks de faire sa réputation en publiant notamment des milliers de télégrammes diplomatiques confidentiels américains.

Il s’est défendu de vouloir “se venger” de M. Assange en publiant son livre, mais a ajouté que parce que celui-ci avait “commencé à (le) discréditer avec des semi-vérités et des mensonges”. “Il fallait que je rétablisse la vérité”, s’est-il défendu.

M. Assange, un Australien qui a fondé le site WikiLeaks en 2006, est présenté comme une personne refusant toutes critiques, cherchant en permanence à tout dissimuler à ses associés, y compris les aspects financiers, et se montrant parfois même menaçant.

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évrier 2011 (Photo : Carl Court)

“Ce n’est pas la façon appropriée de procéder lorsque vous cherchez à mettre en place une organisation qui veut promouvoir la confiance et la transparence”, a souligné M. Domscheit-Berg.

Il allait jusqu’à vouloir dominer…. Herr Schmitt, le chat de M. Domscheit-Berg, a assuré très sérieusement ce dernier. “Depuis que Julian a vécu avec moi à Wiesbaden (ouest de l’Allemagne) (le chat) souffre de psychose. Julian l’agressait en permanence. Cela a dû être un cauchemar pour le matou”.

Le dissident, qui vient de lancer son propre site internet, affirme vouloir être beaucoup plus “ouvert” dans ses méthodes de travail que ne l’est WikiLeaks.

Contrairement à WikiLeaks, son site OpenLeaks ne publiera pas directement sur internet, mais jouera uniquement un rôle de boîte aux lettres, permettant à des partenaires de recevoir les informations confidentielles de la part de sources anonymes dans le but de démocratiser la société et de la rendre plus transparente.

Le dissident a reconnu que lui même et plusieurs autres anciens membres de WikiLeaks avaient quitté l’organisation en emportant des données informatiques et des logiciels afin que M. Assange ne puisse pas continuer à travailler.

“Mais nous ne les avons pas volés et avons l’intention de les rendre” lorsque M. Assange aura prouvé qu'”il peut les utiliser avec prudence et de façon responsable”, a-t-il ajouté.

WikiLeaks “ne fonctionne plus” en ce moment, et M. Assange, selon lui, cherche simplement à vendre les informations dont il dispose déjà.

La justice britannique examine actuellement une demande d’extradition de Julian Assange formulée par la Suède. Cette dernière veut l’interroger sur la plainte de deux jeunes femmes qui l’accusent de les avoir contraintes à avoir des relations sexuelles non protégées.