Tunisie : Chape de plomb sur 62 contractuels de Tunisie Telecom

Lors d’une réunion tenue hier, mardi 9 février 2011, au sein du ministère de l’Industrie et de la Technologie, il a été décidé, entre autres, la suspension de tous «les contractuels à salaires élevés» travaillant chez Tunisie Télécom.

Les soixante-deux (62) salariés concernés se sont réunis ce jeudi 10 février au ministère de tutelle, réunion à laquelle WMC a assisté. Ces derniers considèrent que cette décision est illégale par rapport aux contrats qu’ils ont signés avec l’opérateur des télécommunications “Tunisie Télécom”. De ce fait, ils demandent tout simplement l’annulation pure et simple de ces décisions  du (nouveau) président-directeur général de Tunisie Télécom et du syndicat.

«Nous sommes des directeurs centraux, des directeurs exécutifs et des chefs de division travaillant au sein de Tunisie Télécom dans le cadre d’un régime initié en 2007 suite à la privatisation partielle de l’entreprise. Nos contrats ont été validés par le Conseil d’administration et approuvés par une assemblée générale», nous a expliqué un salarié contractuel.

On se rappelle aussi que Tunisie Télécom a entrepris, depuis cette date (2007), un programme de transformation visant à renforcer la compétitivité de l’entreprise en s’appuyant sur des compétences tunisiennes confirmées qu’elle a débauchées de grands groupes internationaux établis en Tunisie voire à l’étranger.

«J’ai travaillé pendant des années au sein d’une grande société à l’étranger avec un salaire équivalent à 18.500 dinars et j’ai accepté de travailler à Tunisie Télécom avec un contrat de 3 ans renouvelables avec un salaire de seulement 7.000 dinars, rien que pour mettre mon savoir-faire et mes compétences à la disposition de mon pays, et en fin de compte je me retrouve dehors», nous a confié un directeur.

De même, parmi ces cadres contractuels, on trouve une vingtaine de compétences de Tunisie Télécom initialement recrutées sous le régime statutaire exerçant depuis plus de 15 ans au sein de ladite société. «Je travaille à Tunisie Télécom depuis 1994. Et comme l’objectif était de renforcer la compétitivité de l’entreprise, je n’ai pas hésité d’accepter la proposition de la société. Aujourd’hui, en guise de “remerciement”, 16 ans après, on me dit que votre contrat est suspendu», regrette un autre cadre supérieur.

Ces «contractuels à salaires élevés» ont revendiqué, dans un PV envoyé au Premier ministre et au secrétaire d’Etat chargé de la Technologie, l’annulation immédiate de cette décision ainsi que l’amélioration des conditions de travail qui ne cessent de se détériorer à cause des intimidations, agressions physiques et autres pressions qu’ils subissent depuis plusieurs semaines.

A signaler, également, qu’en ce moment même où nous rédigeons cet article, les salariés concernés sont reçus par Sami Zaoui, secrétaire d’Etat chargé de la Technologie.   

Affaire à suivre.