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[10/02/2011 21:48:08] NEW YORK (AFP) Les constructeurs aéronautiques américain Boeing et européen Airbus ont annoncé jeudi avoir déposé leur offre finale pour le méga-contrat des ravitailleurs qu’ils se disputent depuis plusieurs années.
“Boeing a remis ce jour sa réponse définitive à l?appel d?offres lancé par l?US Air Force pour son avion de ravitaillement KC-X”, a indiqué le constructeur américain dans un communiqué.
C’est une version “dérivée du Boeing 767 qui assure de meilleures capacités opérationnelles aux avions de combat américains avec une consommation de carburant inférieure de 24% à celle de l?appareil proposé par EADS”, précise Boeing.
“S?il est retenu, le ravitailleur de Boeing permettra aux contribuables américains d?économiser plusieurs dizaines de milliards de dollars en coûts de carburant au cours des quarante prochaines années, et soutiendra 50.000 emplois aux Etats-Unis avec la participation de plus de 800 sous-traitants dans plus de 40 Etats américains”, ajoute-t-il.
Lors d’une conférence d’analystes, le PDG Jim McNerney a qualifié l’offre révisée de Boeing d'”agressive mais responsable”.
Il a estimé qu’il était “impossible de connaître les chances de réussite” de son groupe face à l’européen EADS, maison mère d’Airbus, pour remporter ce contrat estimé à quelque 35 milliards de dollars, lançant que “c’était une (bataille) difficile face à un concurrent subventionné”.
“Le coût de leur capital est plus faible que celui du mien”, a insisté M. McNerney.
EADS a lui aussi annoncé dans un communiqué qu’il présenterait jeudi une offre finale au Pentagone, sans préciser clairement si elle était révisée par rapport à la précédente.
“EADS Amérique du Nord présentera aujourd’hui sa réponse à la demande de révisions finales de l’armée de l’Air américaine North America pour le contrat des avions ravitailleurs”, indique le communiqué sans plus de précision.
“Comme nous restons dans une situation intensément concurrentielle, nous ne fournirons pas de détails spécifiques, sauf à dire que notre offre, le KC-45, est le seul véritable avion-ravitailleur qui soit déjà en activité et que sa production aux Etats-Unis va générer 48.000 emplois” dans le pays, a noté un porte-parole.
“A l’inverse, la proposition de notre concurrent n’existe que sur le papier”, a conclu le porte-parole d’EADS.
Le communiqué de l’européen affirme que “le concept de ravitailleur de Boeing coûtera 15 à 55% plus que” l’avion proposé par Airbus en se basant sur de “vrais scénarios opérationnels de l’armée de l’Air”.
L’appel d’offres, évalué à environ 35 milliards de dollars, porte sur 179 avions ravitailleurs destinés à remplacer la flotte vieillissante de KC-135 datant des années 1950.
Son histoire est émaillée de coups de théâtre et le contrat a été annulé à deux reprises, après avoir été attribué une première fois à Boeing en 2003, puis une deuxième en 2008 à EADS et son allié américain Northrop Grumman.
EADS se lance cette fois-ci sans partenaire principal, mais avec le soutien de centaines d’équipementiers américains.
Certains experts estiment que le contrat pourrait être attribué en mars, voire dès la fin février.