BCE et Bundesbank : entretien entre Angela Merkel et Axel Weber ce vendredi

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ésident de la Bundesbank, Axel Weber, le 30 septembre 2008 à Berlin (Photo : Axel Schmidt)

[11/02/2011 10:47:51] BERLIN (AFP) La chancelière Angela Merkel va s’entretenir ce vendredi à 14H00 GMT avec le président de la Bundesbank Axel Weber, selon une source proche du dossier, alors que l’avenir de ce dernier, longtemps pressenti pour prendre la tête de la BCE, fait l’objet d’intenses spéculations.

Depuis mercredi les rumeurs abondent en Allemagne sur les intentions de M. Weber, 53 ans, qui aurait renoncé à briguer le poste de président de la Banque centrale européenne (BCE). Jusqu’ici, il paraissait acquis qu’il serait le candidat de l’Allemagne à la succession du Français Jean-Claude Trichet, qui libère son poste à l’automne.

M. Weber, qui était donné favori pour ce poste, a refusé de commenter son avenir professionnel ces derniers jours, précisant qu’il ne dirait rien avant d’avoir parlé à la chancelière.

La Bundesbank, dont il a pris la tête en 2004, est également restée muette jusqu’à présent, tant sur la rencontre prévue vendredi que sur le sort de son président.

M. Weber aurait selon plusieurs journaux annoncé mardi soir à ses collègues du directoire de la Bundesbank qu’il renonçait à un second mandat, laissant entendre également qu’il renonçait à ses ambitions à la BCE. Il a déploré un manque de soutien clair de la part de la chancelière Angela Merkel ces derniers mois, alors que sa candidature suscite l’opposition de plusieurs pays dont la France en raison de son conservatisme monétaire.

La nouvelle a filtré dans plusieurs médias allemands le lendemain, semant manifestement la stupéfaction au sein du gouvernement.

La communication désastreuse qui a suivi –M. Weber a annoncé qu’il allait s’exprimer à plusieurs reprises avant d’y renoncer, sans doute sous la pression de la chancellerie– a laissé pantois les analystes. Sur fond de crise persistante de la dette en zone euro, les marchés réagissent en outre de manière épidermique à tout facteur d’incertitude.

Selon plusieurs quotidiens du pays, Mme Merkel voulait se donner le temps de lui trouver un remplaçant à la tête de la Bundesbank.

Pour Berlin, mettre cet ancien professeur en économie aux commandes de la BCE, c’était garantir la stabilité de l’euro et une lutte sans merci contre l’inflation, qui reste pour les Allemands le mal absolu depuis la grande crise de 1923.

Mme Merkel se retrouve désormais bien démunie. “Selon Bruxelles, l’Allemagne dispose a peu de responsables monétaires avec le bon profil” pour prendre les rênes de la BCE, notait le Handelsblatt jeudi.

Le nom de Klaus Regling, président du Fonds européen de stabilisation financière (FESF), est souvent cité mais il n’a pas d’expérience comme banquier central. Celui du chef économiste de la BCE Jürgen Starck aussi, mais sa candidature soulèverait des problèmes juridiques.

L’Italie en a profité pour faire de nouveau jeudi la promotion de son candidat officieux, le gouverneur de la banque centrale d’Italie Mario Draghi.

Parmi les autres candidats potentiels fréquemment évoqués figurent le président de la Banque centrale du Luxembourg Yves Mersch et celui de la Banque de Finlande Erkki Liikanen.